ADDICTIONS / Quelle politique proposent les 7 candidats à la primaire de la droite et du centre ?

Il nous parait important d’informer toutes les parties prenantes concernées par les addictions du programme des différents candidats. Nous avons extrait des questions et réponses du dossier concernant l’ensemble de leurs propositions de politique de santé, réalisé par « ALLO DOCTEUR »

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les-candidats-a-la-primaire-de-droite-au-debut-du-premier-debat-a-la-plaine-saint-denis-pres-de-paris-le-13-octobre-2016_5725617Il nous parait important d’informer toutes les parties prenantes concernées par les addictions du programme des différents candidats.  Nous avons extrait des questions et réponses du dossier concernant l’ensemble de leurs propositions de politique de santé, réalisé par « ALLO DOCTEUR ».

Vous pourrez ainsi apprécier la perception qu’ont les différents candidats des addictions, de l’intérêt qu’ils y portent et des solutions qu’ils proposent.

Nous disposons maintenant de celles des candidats de la primaire de la droite et du centre. Nous ferons de même avec celle des autres candidats dès qu’ils les auront formulées

À la question : Les complémentaires Santé s’engagent dans un modèle d’assurance à la carte. Faut-il encourager financièrement les assurés qui ont une bonne hygiène de vie (alimentation, activité physique, etc.) et/ou pénaliser ceux qui prennent des risques (alcool, tabac, etc.) ?

Voici les réponses de :

Jean-François Copé : 

Cette question est essentielle sur l’idée que l’on se fait de notre modèle social. Je ne suis pas favorable à une telle sélection pour ce qui concerne l’Assurance maladie obligatoire dont les principes fondamentaux ne doivent pas être bouleversés. En revanche, en ce qui concerne les organismes privés, je n’ai a priori pas d’opposition de principe à ce qu’ils participent à la santé publique en modulant le financement en fonction des comportements positifs ou négatifs de leurs adhérents.  La prévention aura un rôle central dans la nouvelle définition de la place des complémentaires dans notre système de santé. Enfin, je tiens à préciser que cette évolution ne pourra se faire que dans le respect de l’indépendance des professionnels de santé.

François Fillon :

Notre santé est notre bien le plus précieux. Bien souvent, nous n’avons cependant pas conscience de sa fragilité. L’éducation à la santé est en ce sens un enjeu majeur. Elle doit débuter dès le plus jeune âge. Faut-il néanmoins aller au-delà et responsabiliser les assurés à avoir une bonne hygiène de vie ? Oui, et les mesures financières incitatives sont un levier. En revanche, il n’est pas question de pénaliser une personne qui présente une addiction que ce soit au tabac, à l’alcool ou autre. La réponse est plus médicale que financière. Ajoutons néanmoins que dans la lutte contre le tabagisme l’augmentation du prix du paquet de cigarettes reste l’action la plus efficace.

Alain Juppé :

Je suis hostile à des remboursements en fonction des comportements : sinon, c’est la porte ouverte à toutes les discriminations. Mais il faut changer la donne et, surtout, passer aux actes en matière de prévention. Je veux accroître les moyens qui y sont consacrés de 10 % en cinq ans. Chaque année, un rapport sur l’état de santé des Français sera rendu public. Ensuite, je veux consacrer trois grands chantiers à des priorités majeures : la santé maternelle et celle des enfants et des jeunes, la lutte contre toutes les addictions, enfin les liens entre santé et environnement.  Il nous faut bâtir une politique de prévention mieux intégrée aux parcours de santé : cela passe par une évolution du programme des études des professionnels de santé et par le renforcement du rôle du médecin généraliste comme « conseil en prévention». L’assurance maladie doit aussi s’impliquer : au-delà de 50  ans, chaque assuré social recevra une invitation à consulter son médecin traitant pour une consultation médicale de prévention.

Nathalie Kosciusko-Morizet :

L’assurance à la carte en santé présente un intérêt marketing pour les assureurs mais porte le risque d’écarter du marché assurantiel ceux qui en ont vraiment besoin. Les assureurs n’ont pas à jouer un rôle d’opérateurs de soins, ou de vie. Mon programme santé comprend une réforme structurelle de refondation de notre système de financement de la santé. Je propose de n’avoir qu’un seul financeur par prestation de santé.  Une régulation du financement privé est à mettre en place pour garantir une égalité d’accès aux soins financés. D’abord, je propose d’établir un contrat homogène standard souscrit par chaque Français mais dont les garanties seront définies chaque année au  sein du PLFSS. La mise en concurrence des assureurs privés permettra d’optimiser les primes et les services associés à ce contrat. Les systèmes d’aide sociale existants seront  conservés pour les plus modestes. Une agence de régulation de l’assurance privée en santé sera créée pour protéger les droits des assurés et veiller à l’absence de sélection des risques.

Bruno Le Maire :

Je fais un choix très clair : celui de refuser la privatisation de notre système d’Assurance Maladie et de ne pas donner aux mutuelles et assurances complémentaires une plus grande place dans notre système de financement. Je souhaite en effet conserver à notre système son essence solidaire. Je vais même au delà, en proposant que l’Assurance Maladie rembourse mieux les soins dentaires de base ainsi que les lunettes. En France, au 21eme siècle, tout le monde doit avoir accès à ces soins de base. En matière de santé, aucune sélection par l’argent ne doit avoir cours. Concernant l’émergence d’un modèle d’assurance à la carte, je ne suis pas favorable à cette approche car elle porte en elle des dérives dangereuses où les plus faibles vont se  trouver pénalisés. Je lui préfère une politique de prévention accrue afin de faire évoluer les comportements dès le plus jeune âge. En la matière, je fixerai trois priorités à la politique de prévention : le suicide, la lutte contre l’obésité et la malbouffe et la lutte contre les addictions.

Nicolas Sarkozy :

La prévention constituera dans les années à venir un objectif prioritaire. Je veux promouvoir la prévention  par la responsabilité individuelle et à travers des priorités clairement définies. La prévention passera par un contrat individuel entre chaque assuré social, l’assurance maladie et sa mutuelle. La mise en place d’un parcours de prévention tout au long de la vie répond à cette ambition. Chacun doit être responsable de sa santé.

Jean-Frédéric Poisson :

Je suis résolument opposé à cette évolution qui est un pas de plus vers un système de santé tenu par les mutuelles dans lequel elles imposeront leurs critères de prises en charge. Nous abandonnerions un système de solidarité universel pour un système de classification qui aboutirait à une forme de classement des assurés et des assurables. On voit bien les graves dérives vers lesquelles ce type de raisonnement pourrait nous entraîner. Il y a là une tentation qui traverse toute notre époque et qui est le coeur de cible de mon combat : celle de réduire l’être humain à une variable d’ajustement économique. La dignité d’une personne et son droit à bénéficier de la solidarité nationale ne peut pas se faire fonction de critères établis par des organismes privés. D’ailleurs, je tiens à souligner qu’un système où l’on contrôlerait l’activité physique et la qualité d’alimentation des citoyens aurait des teintes tristement orwelliennes. C’est encore une tentation bien actuelle à laquelle il nous faut être particulièrement vigilants. Pour autant, il est essentiel de développer une culture préventive,  spécialement concernant la santé au travail et le suicide.

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