Le test de Fagerström : version longue ou version courte ?

Dans une publication récente, les propriétés psychométriques des deux versions du questionnaire de Fagerström sont comparées auprès de 862 fumeurs quotidiens.

Tabac

La dépendance nicotinique représente l’une des facettes de la dépendance tabagique, avec la dépendance psychologique et la dépendance comportementale.

Son évaluation permet de guider et d’adapter la posologie des traitements nicotiniques de substitution (TNS) que l’on propose en première intention : les patchs et les formes orales.

Le questionnaire élaboré par Karl Fagerström en 1978 est l’instrument le plus souvent utilisé pour évaluer la dépendance nicotinique et aider les cliniciens dans leurs prescriptions. Il peut être fait en face à face au cours d’une consultation, ou bien rempli directement par le fumeur sous forme d’autoquestionnaire.

test de Fagerstöm en 6 questions

FTCD – Test de Fagerström

En 2012, une version courte (en deux questions) a été proposée, le Heaviness of Smoking Index (HSI), comprenant les questions 1 (délai entre le réveil et la 1ère cigarette) et 4 (nombre de cigarettes quotidiennes).

test de Fagerström simplifié avec 2 questions

HSI – Test de Fagerström simplifié

Karl Fagerström est l’un des auteurs de l’étude italienne qui vient d’être publiée dans Addictive Behaviors : les deux versions du questionnaire de Fagerström ont été comparées chez 862 fumeurs quotidiens (au moins 5 cigarettes par jour) de Pise (354 patients suivis en consultation à l’hôpital) et de Florence (515 sujets issus de la population générale) sans antécédents médicaux ou psychiatriques. Tous les fumeurs ont complété le questionnaire « long » comprenant les 6 questions (FTCD).

Méthodologie d’analyse

Les propriétés psychométriques des 2 versions du questionnaire de Fagerström ont été étudiées et comparées (analyse confirmatoire, théorie des réponses aux items et ROC-analyse).

L’analyse confirmatoire

Il s’agit de vérifier auprès d’un échantillon (ici des fumeurs quotidiens) que les 6 items (questions posées) reflètent bien la dépendance nicotinique et peuvent se résumer à un score (somme des réponses aux 6 questions pour le FTCD ou aux 2 questions du HSI) : une seule dimension (caractérisant la dépendance nicotinique) et homogénéité du score de Fagerström.

La théorie des réponses aux items

Il s’agit de vérifier que, pour chaque item (question posée), on peut différencier les fumeurs faiblement, moyennement et fortement dépendants de la nicotine. Une représentation graphique complète les tests statistiques utilisés.

La ROC-analyse

Elle permet de déterminer les valeurs-seuils du score de Fagerström correspondant, ici, à une forte dépendance à la nicotine.

Score de Fagerstrom : interpréter les résultats

La version longue du questionnaire (FTCD)

FTCD a une assez bonne homogénéité, permet de bien discriminer les niveaux de dépendance (faible, modérée et élevée), et une bonne fiabilité pour les fumeurs à dépendance modérée ou élevée.

Un score de 6 ou plus caractérise une dépendance élevée, un gros fumeur.

La version courte du questionnaire (HSI)

HSI a une homogénéité élevée, permet de bien discriminer les niveaux de dépendance moyenne ou élevée , et une bonne fiabilité pour les gros fumeurs.

Un score de 4 ou plus caractérise une dépendance élevée, un gros fumeur.

Le délai entre le réveil et la première cigarette

Cette question, commune aux deux questionnaires, est la plus informative : elle pourrait même être suffisante, comme le précisent les auteurs.

Elle reflète le manque de nicotine, absente pendant le sommeil : plus ce délai est court, plus le manque de nicotine est important. Les récepteurs nicotiniques désensibilisés réclament leur « dose » de nicotine dès le réveil.

Conclusion

On privilégiera la version courte du questionnaire de Fagerström (HSI) pour les gros fumeurs, avec une dépendance élevée.

Vous pouvez passer le test de Fagerstrom en cliquant sur le bouton ci-dessous