ADDICTIONS / Les femmes restent les oubliées de la prise en charge

L’addiction ne touche pas les femmes comme les hommes. Si les produits sont similaires, les usages, les conséquences et les circonstances diffèrent.

Autres drogues

Le 8 mars, lorsqu’on célèbre la Femme, il est rare d’avoir envie d’évoquer ses addictions ; le constat se vérifie d’ailleurs toute l’année. La femme dépendante aux substances psychoactives dérange. Chez l’homme, déjà, l’addiction n’a pas bonne presse mais chez la femme, l’effet de stigmatisation se décuple.

« Mauvaise mère »

A cela, une explication d’abord sociétale. « Il y a cette image de femme qui perd sa capacité à prendre soin, avec l’idée qu’elle ne peut plus s’occuper d’un enfant, commente Cécile Bettendorff, chargée de projet à Fédération Addiction. C’est le thème de la mauvaise mère ; la société attend encore de la femme qu’elle prenne soin des autres, davantage que l’homme ».

Il faudra pourtant aborder la question si l’on veut être efficace en matière de lutte contre les conduites addictives. Les femmes sont les grandes absentes des structures de soins en addictologie. Elles ne représentent que 25 % du public des Csapa (1) et 20 % des Caarud (2) implantés en France. Dans le monde, seule une personne sur cinq bénéficiant d’un traitement contre l’addiction est une femme.

Et pourtant, elles ne se droguent pas moins, comme le montrent les dernières données de l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies). Si les usages étaient très genrés il y a quelques décennies, avec une consommation essentiellement masculine, cette différence tend bel et bien à s’estomper.
Alors comment les inciter à pousser la porte de ces structures de soins et tenir un discours qui prenne en compte leur spécificité ? C’était la question posée ce lundi lors d’une conférence de presse.

Rackets, agressions…

Car « les femmes ne sont pas des hommes comme les autres ». Elles absorbent les mêmes produits mais ne les consomment pas de la même manière et subissent d’autres conséquences liées à leurs pratiques. Elles devraient, à ce titre, bénéficier d’une prise en charge spécifique, ont expliqué les acteurs réunis dans l’espace Femme de la Boutique 18, l’un des rares centres en France à ne prendre en charge que des usagères.

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