ALCOOL / Une nuit avec la permanence des Alcooliques anonymes à Charleville

Cette semaine, la permanence de nuit de l’association est notamment assurée par des Ardennais. Lundi, c’est Myriam qui répondait aux appels venus de la France entière.

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Une infusion, une cuillerée de miel «  pour les cordes vocales  », et c’est parti ! Durant 12 heures, Myriam va assurer, seule, la permanence téléphonique des Alcooliques anonymes (AA).

«  Je peux recevoir des appels de toute la France y compris des départements d’Outre-Mer  », indique-t-elle, au moment d’entamer sa 28e  permanence nocturne depuis 2007. Une mission «  qui donne un sens à ma vie  », confie l’Ardennaise, abstinente depuis maintenant 13 ans.

Il est 21 h 15, le téléphone fixe sonne pour la première fois de la nuit. Un homme est au bout du fil. Il respire fort, mais raccroche avant d’avoir prononcé le moindre mot. «  Sans doute quelqu’un qui a peur, qui appréhende… Il est probable qu’il rappelle plus tard.  » Vers 22 heures, enfin un « vrai » appel. Un homme originaire d’Orléans souhaite connaître les horaires des réunions AA dans sa région. Myriam l’aiguille. L’homme a l’air déterminé, il souhaite vaincre son alcoolisme.

Dans la foulée, le téléphone sonne à nouveau. Une dame demande à plusieurs reprises : «  Bonjour, je suis bien à la mairie de Blois ?  » Sans doute une farceuse imbibée… Des appels que redoute fortement la septuagénaire. «  Ce sont des gens alcoolisés qui n’ont pas forcément besoin d’aide. Ils ne sont pas forcément alcooliques. Pour couper court à la conversation, je leur dis qu’ils bloquent la ligne pour des gens qui en ont vraiment besoin.  »