“Ben is back“ Un film de Peter Hedges

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Ce film, en salle depuis le 16 janvier, nous raconte une quête, celle d’un jeune homme de dix neuf ans, à la recherche de son chien Ponce, et par la même occasion du pardon de sa famille. Holly, sa mère, l’accompagnera dans sa quête, mais devra alors accepter de passer par tous les états émotionnels possibles. Holly veut surtout elle sauver son fils. Elle n’a pas envie d’avoir à l’enterrer même si, par provocation, elle lui demande de choisir sa tombe dans le cimetière.

Si on en est là c’est que Ben de retour chez lui, après des mois d’absence visiblement. Il débarque à l’improviste un 24 décembre pour passer le réveillon avec sa famille, c’est à dire sa mère, son beau-père, sa sœur ainée, mes aussi ses deux demi-frères et sœurs plus petits, né de la deuxième union d’Holly. Seul la mère et les deux derniers se réjouissent du retour de Ben. Son beau-père et sa grande sœur ne souhaitent pas sa présence parmi eux à Noel car Ben semble avoir eu l’habitude de gâcher cette fête. De plus, il ne devrait pas être là logiquement mais en cure, une de celles que son beau-père lui a payées. Ben explique qu’il a une permission exceptionnelle de son parrain de sevrage pensant qu’il est prêt à revoir sa famille, d’autant qu’il est abstinent depuis soixante dix sept jours… L’addiction dont souffre Ben, est une addiction aux opioïdes. On apprend qu’un médecin de famille lui a prescrit qaund il était plus jeune des antidouleurs, des painkillers, comme disent les américains, suite à un accident banal de skateboard, et qu’il en est devenu dépendant malgré les promesses du médecin qu’il n’y avait aucun risque. Ben fait donc parti de ces nombreuses victimes de la prescription à outrance des opioïdes aux Etats-Unis, prescriptions qui ont conduit beaucoup de consommateurs vers un usage chronique et une addiction forte. Ces consommateurs, comme Ben, en viennent alors à se fournir sur le marché noir, et même à dealer pour pouvoir financer leur consommation personnelle. Le dosage de ces produits étant tellement précis, les risques d’overdose suite à une prise de substance non identifiée quant au dosage de molécules actives, sont très élevés…

Après négociation entre sa mère et son beau-père, Ben a le droit de rester vingt quatre heures, mais pas plus. Il devra ensuite retourner en cure. La condition posée par sa mère est qu’il ne s’éloigne pas d’elle pour qu’elle puisse jeter un œil sur lui à tout moment. La confiance n’étant pas encore au rendez-vous, Ben doit commencer par faire un test urinaire pour prouver qu’il est “clean“. Ben accepte le deal, est de très bonne volonté et de très bonne composition. On sent qu’il fait tout pour résister aux tentations et être aimable avec tout le monde. La tension est palpable toute la première partie du film. Tout ce qu’il fait est scruté par sa famille et surtout sa mère, qui en fait sûrement un peu trop, mais c’est sa nature comme elle dit, et elle ne veut pas perdre à nouveau son fils… Malheureusement, au retour de la messe de minuit, la maison familiale a été visitée. Une vitre a été brisée, le sapin renversé et surtout le chien a disparu. Ben sait bien que c’est un de ses ennemies qui en est sûrement responsable. Pour s’amender il décide donc de faire le tour de tous ceux à qui il a pu faire du mal quand il vivait sa période de consommation régulière et intensive. Retrouver son chien, retrouver Ponceest la mission qu’il se donne et qu’il veut mener à bien pour essayer de rattraper le passé et surtout retrouver la confiance de son entourage proche. Sa mère Holly l’accompagne dans sa mission mais le perdra de vue à un moment donné, et mettra donc elle à la recherche d’un fils qui lui est à la recherche d’un chien.

La suite du film s’étale sur une très longue nuit blanche où Holly en apprendra un peu plus sur le passé de son fils. Cette nuit sombre sera illuminée par la présence d’un produit essentiel  de réduction des risques, et surtout des dommages : la naloxone, substance à administrer à un usager victime d’une surdose, pour éviter qu’elle soit létale…

Ce texte est la version courte d’un article paru dans le numéro #01 de la revue DOPAMINE (www.revuedopamine.fr)

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