"Cannabis thérapeutique: un pas vers la légalisation" (l'Express)

Expert pour l'ANSM, le Pr Authier revient sur l'avis qui ouvre la voie à la légalisation du chanvre à visée médicale.

Cannabis

Un comité d’experts mandaté par l’Agence du médicament (ANSM) vient de rendre un avis favorable à la prescription de chanvre à visée médicale. Son président, le Pr Nicolas Authier, détaille pour l’Express la portée de ce premier pas vers la légalisation du cannabis thérapeutique – et le chemin qu’il reste encore à parcourir avant que les patients ne puissent en bénéficier.

L’Express : Le comité d’experts que vous avez présidé vient de rendre un avis favorable à la légalisation de l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Cela signifie-t-il que ce traitement va être rapidement mis à disposition des malades ? 

Nicolas Authier : Cet avis représente une première étape essentielle dans cette voie. Si nous avions répondu par la négative, cela aurait stoppé toute discussion. Nous avons considéré, à l’instar de plusieurs autres pays développés, qu’il n’était pas éthique de refuser aux patients un traitement qui pourrait les soulager. D’autant que de nombreux malades ne nous ont pas attendus, ce qui les expose à des risques. Il fallait leur apporter une réponse. Certains parlementaires disent que le processus peut aller vite, mais en réalité beaucoup de questions restent encore à trancher.

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Elles vont occuper notre comité tout au long du premier semestre 2019. Il faudra ensuite voir s’il faut changer la loi, ou si seul un décret s’avérera nécessaire. Quoi qu’il en soit, il faut prendre le temps de la réflexion.

Quelles pathologies seront plus particulièrement concernées ? 

Les affections pour lesquelles les traitements existants, qu’il s’agisse de médicaments ou d’approches non médicamenteuses, s’avèrent inefficaces ou mal tolérés. Les douleurs chroniques réfractaires, et notamment celles liées aux atteintes des nerfs, certaines situations palliatives, les effets indésirables des soins liés au cancer, la sclérose en plaques, certaines formes d’épilepsie, peut-être aussi des maladies rares douloureuses. Mais le recours au cannabis restera toutefois une stratégie proposée en dernière intention, après l’échec de tout autre traitement.

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