Derrière la cigarette au cinéma, le lobby du tabac

Jusqu’aux années 1990, les fabricants de cigarettes ont énormément investi dans le placement de produits et les contrats publicitaires avec Hollywood.


Tabac

La présence du tabac à l’écran est considérée, à juste titre, comme une liberté artistique. Mais elle résulte aussi d’une stratégie publicitaire de l’industrie du tabac, qui s’est servie du cinéma pour faire la promotion de son produit phare, entre 1927 et 1990.

 C’est ce qui est démontré par des documents internes des cigarettiers, rendus publics suite à une décision de justice de 1998. En partie à cause de ce marketing, le nombre de fumeurs aux États-Unis n’a cessé de croître jusqu’en 1960. Par ailleurs, des études médicales ont démontré que la présence de cigarettes au cinéma favorise le tabagisme chez les jeunes.

La publicité du jeune cinéma parlant assurée par Lucky Strike

La relation entre Hollywood et l’industrie du tabac commence avec le cinéma parlant. En 1927, British American Tobacco lance une campagne mettant en scène des figures de Hollywood. L’acteur principal du premier film parlant, Le chanteur de jazz, Al Jonson, y explique que les cigarettes Lucky Strike améliorent la qualité de sa voix. C’est une forme de «publicité croisée»: les cigarettiers payent les publicités et profitent de l’image glamour du cinéma, tandis que les studios bénéficient d’un marketing gratuit (les spots promeuvent aussi les films).

Selon un article publié en octobre 2008 dans la revue médicale Tobacco Control, British American Tobacco sponsorise même, à la fin des années 1930, des émissions de radio comme «Your Hollywood Parade»consacrée au cinéma, et «The Jack Benny Program» (rebaptisé «The Lucky Strike Jack Benny Program»)où la marque Lucky Strike est citée en moyenne toutes les 30 secondes!

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