DROGUES / Alerte au GHB : «Si rien n’est fait, on pourrait avoir 100 comas dans l’année»

La « drogue du violeur » est de plus en plus utilisée comme un stupéfiant classique. Michel Delpuech, préfet de police de Paris, tire la sonnette d’alarme.

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Après la multiplication des cas d’overdoses liés au GBL, solvant industriel, et au GHB, connu sous le nom de « drogue du violeur », le préfet de police de Paris a réuni, ce lundi, autorités sanitaires et représentants des établissements de nuit. Objectif : mettre au point ensemble un plan de lutte pour inverser la tendance dans la capitale, très touchée par ce phénomène.

L’usage de produits (en principe destinés à l’industrie) en tant que drogue festive est-il un phénomène parisien ?

MICHEL DELPUECH. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a actuellement une mode pour ce type de stupéfiants dans les milieux festifs. En trois mois, il y a déjà eu dix cas de coma, dont un mortel, dans des boîtes de nuit parisiennes. Selon les projections de l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris), si rien n’est fait on pourrait avoir 100 cas d’ici à la fin de l’année… contre seulement 10 pour l’ensemble de 2017.

Pourquoi ces nouvelles « drogues » sont-elles plus dangereuses que les précédentes ?

Elles sont en accès libre ou presque. La vente de GBL est interdite aux particuliers. Mais on peut, visiblement, s’en procurer très facilement sur Internet. Ces produits, normalement utilisés comme détergents, sont par ailleurs d’une toxicité extrême. Un infime surdosage peut entraîner le coma ou la mort.