DROGUES / Les dérivés de l’opium, des molécules antidouleur au potentiel addictif très fort

Aux États-Unis, la consommation des opiacés a explosé au début des années 2000 avec l’assouplissement très marqué des règles de prescription médicale. La France, pour sa part, vient de prendre des mesures de contrôle de la vente des dérivés morphiniques.

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L’opium recèle mille trésors. Ou mille poisons, c’est selon. Ce latex, récolté par incision des boutons de pavot somnifère avant qu’ils n’atteignent leur maturité, contient de nombreuses molécules. Ils ont des propriétés narcotiques (elles endorment), antalgiques (antidouleur) et antitussives (contre la toux) bien connues. À commencer par la célèbre morphine. Il est possible, par des réactions chimiques, d’obtenir d’autres molécules opiacées, aussi appelées opioïdes, à partir de ces composés naturels. L’acétylation de la morphine donne par exemple l’héroïne. Cette dernière pénètre plus facilement dans le cerveau où elle se retransforme d’un coup en morphine, provoquant un afflux brutal de molécules. C’est ce qui déclenche chez l’utilisateur ce «flash» orgasmique tant recherché.

L’industrie pharmaceutique produit quant à elle des dérivés morphiniques à partir de la thébaïne ou de la codéine (deux autres molécules issues du pavot): respectivement l’oxycodone (commercialisé sous les noms de Percocet ou OxyContin) et l’hydrocodone (le célèbre Vicodin qui rend accro le Dr House dans la série éponyme, ou le Norco). Ces opiacés sont de puissants antidouleur «de palier 3», le niveau le plus élevé défini par l’Organisation mondiale de la santé. Aux États-Unis, leur consommation a explosé au début des années 2000 avec l’assouplissement très marqué des règles de prescription (et un lobbying intense de l’industrie pharmaceutique).

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