Lettre de la SFT - Décembre 2018

La société Francophone de tabacologie vient de sortir sa lettre, nous vous en proposons un résumé

Tabac

La société Francophone de tabacologie vient de sortir sa lettre, nous vous en proposons un résumé

 Revue Cochrane : les substituts nicotiniques augmentent de moitié les chances d’arrêter de fumer

Une nouvelle revue Cochrane vient de paraître, afin d’évaluer l’efficacité des traitements de substitution nicotinique (TSN) dans l’aide au sevrage tabagique : gomme à mâcher, patches à la nicotine, comprimés, sprays, inhalateurs… Les auteurs ont inclus 136 études dans leur méta-analyse, résultant de 35 ans de recherche. Seules étaient conservées les études comparant l’effet des TSN à un groupe contrôle (avec ou sans placebo), et bénéficiant d’au moins six mois de suivi. La plupart des études concernent la gomme (n = 56), dosée à 2 ou 4 mg de nicotine selon les protocoles, et les patchs (n = 51), généralement dosés à 15 mg sur 16 heures ou 21 mg sur 24 heures.

 Arrêt du tabac en entreprise : l’incitation financière est un bon complément à l’aide au sevrage

La prévention du tabagisme en entreprise est bien implantée outre-Atlantique. La plupart des grandes entreprises américaines proposent ainsi des services d’aide à l’arrêt du tabac à leurs employés volontaires : chewing-gum, patches à la nicotine voire, dans la moitié des cas, des incitations
financières. Dans cet essai contrôlé randomisé à vocation résolument pragmatique, Scott Halpern (université du Michigan) et ses collègues ont entrepris d’évaluer l’efficacité de ces différentes stratégies, sur plus de 6000 fumeurs travaillant dans 54 entreprises.

Sur les 6131 fumeurs contactés, 6006 ont accepté de participer à l’étude (âge médian 44 ans). Un quart d’entre eux souhaitaient arrêter de fumer immédiatement, 60 % l’envisageaient dans le futur, et 10 % n’avaient pas l’intention d’arrêter. L’objectif était d’atteindre un sevrage maintenu pendant six mois, confirmé à 1, 3 et 6 mois par un dosage des métabolites de la nicotine urinaire (ou un test sanguin pour les utilisateurs de patchs et de cigarettes électroniques).

Le tabac responsable de 66 000 cancers par an en France

Cette étude, pilotée par le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS et financée par l’INCa, visait à évaluer la fraction des cancers attribuables au tabac dans la population adulte française. Pour ce faire, les auteurs se sont fondés sur les risques relatifs de cancers évalués en
population américaine, sur une cohorte de 1,2 million d’adultes suivis entre 1982 et 2002 (Cancer Prevention Study II). Les RR correspondants s’échelonnent de 1,2 pour le cancer colorectal à 21,3 pour le cancer du poumon (voir tableau ci-dessous).

Les lois anti-tabac permettent bien de réduire le risque cardiovasculaire

Les interdictions de fumer dans les lieux publics et sur le lieu de travail (« smoke-free policies ») ont entraîné une diminution des accidents cardiovasculaires aux États-Unis, comme dans les autres pays ayant mis en place ce type de mesure. Les études épidémiologiques qui le montrent ont une forte validité écologique, mais elles n’ont pu contrôler tous les facteurs de confusion possibles. Cette étude d’association vise à y remédier, en croisant des informations sur le lieu d’habitation des participants et le risque d’événement cardiovasculaire.

Tabagisme et cancer du poumon : un risque important même 25 ans après le sevrage

Chez les anciens fumeurs, le risque résiduel de cancer du poumon n’est pas bien connu à très long terme. Or les recommandations américaines conseillent de ne plus dépister au-delà de 15 ans après l’arrêt du tabac, afin de maintenir une balance bénéfices-risques favorable au regard du risque de surtraitement et de cancer radio-induit. Cette étude vise à explorer le risque résiduel au-delà de 15 ans de sevrage, et à interroger la pertinence d’un tel seuil.

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