
Tabac – Les patchs
Le patch fournit de la nicotine lentement (plus lentement que les substituts oraux) mais de façon constante et non stop! Il s’accorde très bien avec pastilles, gommes, inhaleur, ou vape en complément.
Les dosages
Il existe différents dosages qu’on adapte en fonction du nombre de cigarettes que le fumeur consomme chaque jour, et de sa dépendance, de son « ancienneté » de fumeur.
Les différents patchs :
– 24 heures petit 7 mg ( 7 mg de nicotine)
– 24 heures moyen 14 mg (14 mg de nicotine)
– 24 heures grand 21 mg (21mg de nicotine )
– 16 heures moyen 10 mg (10 mg de nicotine)
– 16 heures grand 15 mg (15 mg de nicotine)
– Il existe aussi des patch à 25 mg 16 heures (25 mg de nicotine)
Les patch sur 16 heures se portent le jour, les patch sur 24 heures jour et nuit. Le patch n’agit pas immédiatement, il est donc utile de l’associer à un substitut oral le matin. Il continue à agir une petite heure après qu’on l’ait enlevé.
On peut porter plusieurs patch sans aucun souci.
Quel dosage je choisis ?
Le plus souvent, votre tabacologue ou médecin vous conseillera précisément, par le calcul de C0 (monoxyde de carbone) expiré. C’est la mesure la plus fiable.
On évalue aussi la dépendance avec plusieurs questionnaires, le plus connu est celui de Fagerström (cliquez pour passer le test).
La règle commune est par ailleurs d’associer une cigarette fumée à 1 mg de nicotine, 2 mg si ce sont des cigarettes roulées.
Mais !
Il est important de prendre en compte sa dépendance, si on fume depuis longtemps et beaucoup ou pas. Ensuite il y a deux aspects essentiels à connaitre:
– Si l’on tire très fort sur sa cigarette, ce n’est pas 1 mg de nicotine que l’on absorbe, mais plutôt 3 mg.
– Si l’on diminue le nombre de cigarettes fumées, on a tendance à tirer beaucoup dessus: on apprend à se passer de certaines cigarettes, mais la dose de nicotine ne change pas: le fumeur s’autotitre, il prend la dose dont il a besoin.
Lesquels choisir? 16H? ou 24H?
Si vous avez des soucis de sommeil, si vous enlevez votre patch le soir, si vous sentez que vous avez besoin de plus d’aide dans la journée, portez des patch 16 heures: on le pose le matin, on l’enlève le soir.
Au besoin le matin, on prend un substitut oral en attendant que le patch fasse effet.
Si vous dormez bien, si vous avez peur d’avoir envie de fumer le matin au réveil, si le fait de garder un patch la nuit ne vous gêne pas, prenez du 24 heures, et remplacez le matin après la douche le patch de la veille.
Durée d’utilisation
La durée d’utilisation minimale est de 3 mois avec décroissance progressive par paliers de 4 semaines minimum. Il faut savoir que l’efficacité des patch est améliorée si une durée de port plus longue est possible: 6mois, 9 mois sans souci. On a fumé longtemps, il faut prendre le temps du sevrage.
Comment l’appliquer ?
On le colle sur une peau propre et sèche, sans poils. Eviter les peaux irritées. On ne met ni crème, ni lait, ni lotion avant sur la zone concernée.
On évite la poitrine, et on choisit un endroit différent chaque jour.
Très souvent on conseille le mouvement de la macarena: l’épaule droite, la gauche, le bras droit, puis gauche, la fesse droite puis gauche. Si sensibilité, on préfèrera le haut des fesses, le dessus des cuisses et …. le dessous du pied!
On presse le patch 10 secondes en appuyant.
Un patch tient sous la douche. En cas de forte sudation, ou de crainte de décollage, ne pas hésiter à utiliser un sparadrap large bande hypo-allergénique, qui couvre largement le patch.
Dépendance
Les patch ne provoquent pas de dépendance. Personne ne devient accro aux patch, c’est à cause de leur mode de diffusion lente, pas de shoot. Si vous deveniez accro aux patch, vous feriez l’objet d’articles scientifiques!
On les diminue comment ?
Tout doucement, par paliers, en prenant le temps d’assoir chacun des paliers. On y va tranquille, en coupant un petit bout, par exemple.
Le secret, c’est de prendre son temps, vraiment. Ne pas avoir peur de rester un peu plus longtemps à un dosage: chaque chemin est différent. Ne pas craindre non plus de ré-augmenter le patch en cas de coup dur, d’envies, de fatigue, etc. Ce n’est pas faire marche arrière: c’est sauver son arrêt.
Peut on les couper ?
Oui, sans souci, sauf les patch de la marque Niquitin. Dans ce cas là, le morceau de patch collé doit être maintenu avec un sparadrap large bande hypo-allergénique (en pharmacie ou en parapharmacie), qui couvre tout le patch, et ne laisse pas la nicotine s’échapper.
Le bout restant, vous le remettez tout de suite dans l’emballage, et vous fermez hermétiquement cet emballage avec du scotch.
Les allergies, c’est quoi ?
Tout d’abord il faut changer chaque jour l’emplacement du patch, et bien rincer la zone après avoir enlevé le patch.
On observe régulièrement des allergies à la colle du patch: une crème antihistaminique fait souvent l’affaire.
Mettre le patch dans des zones moins fragiles, comme le haut des fesses, le dessus des cuisses, et ….le dessous des pieds! Ce dernier emplacement est souvent le plus aisé en cas d’allergie.
Vous pouvez aussi demander à votre généraliste de vous prescrire une crème à appliquer après avoir enlevé le patch, rincé et séché la peau.
Enfin il faut savoir que les patch sur 16 heures donnent moins d’allergies.
Peut on associer patch et autres substituts ?
Oui, il est possible d’utiliser en même temps plusieurs types de substituts, comme gommes/pastilles et patch ou patchs et inhalateurs, patch et vape. Cette association peut permettre de mieux « contrôler » le dosage de nicotine.
Le patch est souvent accompagné d’un autre substitut pour gérer les envies qui arrivent en journée. Cela majore d’ailleurs les chances de réussite du sevrage.
Comment savoir si on est en surdosage ? Et en sous dosage ?
Le surdosage est rare, très rare même, c’est le sous-dosage qui est très fréquent. Les symptômes d’un surdosage:
– Sensation de dégout
– Maux de tête
– Vertiges
– Accélération du rythme cardiaque
– Nausées
– Diarrhées
– Bouche pâteuse
On diminue alors le dosage, très simplement, les symptômes cessent très rapidement.
Attention!
Un mal de tête et des vertiges peuvent aussi être le signe d’un sous dosage, bien plus fréquent!
Les symptômes d’un sous-dosage sont parfois « traîtres »:
– Envies de fumer
– Enervement
– Grignotage, sensation de faim
– Tension, être à fleur de peau
– Mal-être, spleen
– Soucis de sommeil et de concentration
Peut on fumer avec un patch ?
Continuer de fumer une cigarette tout en maintenant des taux continus de nicotine avec des substituts nicotiniques est désormais une mesure conseillée à certains fumeurs très dépendants qui ne peuvent pas imaginer encore « la vie sans cigarette ». Ceci permet de rassurer le fumeur qui est dans l’incapacité d’imaginer qu’il ne peut plus fumer.
On peut donc fumer en ayant un patch : cela peut être une stratégie pour diminuer puis arrêter de fumer. Le pire que vous risquez est un surdosage: un vague mal de tête et nausée qui passe quand on fume moins ou qu’on enlève le patch. Mais c’est rare, très rare, car naturellement les personnes qui portent un patch fument moins. Et dans 99% des cas si vous fumez avec un patch c’est que vous êtes mal dosé: vous êtes en sous-dosage et vous compensez par la cigarette la dose que vous ne trouvez pas dans les substituts.
Certains fumeurs ont arrêté comme cela: en diminuant les clopes à l’aide d’un patch, puis en augmentant progressivement les dosages de substituts et ne plus fumer .
Alice Deschenau, addictologue explique sur une vidéo que l’on peut diminuer en prenant une substitution (France Info).
Ci-dessous un avis de Marion Adler, tabacologue:
Idée reçue et fausse : Fumer lorsque l’on a un traitement par substituts nicotiniques est dangereux.
« Il n’est pas dangereux de fumer tout en prenant des substituts nicotiniques. Un traitement associant les substituts nicotiniques au tabac peut même être nécessaire.
Une stratégie de réduction du tabagisme peut être proposée comme première étape vers un sevrage complet, chez des patients qui sont confortés et rassurés par cette étape intermédiaire. Il existe en effet de nombreux fumeurs qui n’envisagent pas d’arrêter immédiatement de fumer. Il est important de proposer à ces patients mais aussi à ceux qui sont rassurés par une réduction progressive du tabagisme avant l’arrêt total la stratégie d’association des substituts nicotiniques aux cigarettes. Elle permet ainsi une diminution efficace de l’intoxication tabagique.
Si beaucoup de patients ne débutent pas de sevrage par crainte d’être impérativement sans cigarette, c’est parce que l’idée de l’association entre tabac et substituts nicotiniques est encore injustement perçue comme dangereuse.
Ce n’est pas la consommation de la nicotine qui est toxique dans la cigarette, mais l’inhalation d’environ 4000 substances toxiques dans la fumée du tabac telles que des substances cancérigènes ou responsables d’athérome.
La nicotine n’est pas un élément toxique de la cigarette!
Elle n’est ni cancérigène, ni mauvaise pour le cœur, ni pour les poumons.
Si l’on fume avec un patch ou bien après avoir pris des gommes ou des pastilles à la nicotine, on augmente son taux de nicotine. Cela n’est pas plus dangereux que lorsqu’une personne fume quelques cigarettes en plus de sa consommation habituelle, dans une soirée. Ce qui est dangereux c’est de fumer, mais ce n’est pas l’association avec le patch.
Si, même sous substituts nicotiniques, le fumeur fume fréquemment, c’est qu’il est probablement sous dosé et que le traitement doit être réévalué. En continuant à fumer avec un patch, on rallonge le temps de sevrage car les récepteurs nicotiniques du cerveau mettront plus de temps à se fermer. Ce n’est pas un danger, mais les risques de reprise du tabagisme sont plus importants. »
On m’a dit que si on est cardiaque on ne peut pas porter de patch
C’est faux! Les substituts nicotiniques sont bien tolérés chez les patients coronariens, et ne provoquent pas d’aggravation de la maladie coronarienne ou de troubles du rythme. Les substituts nicotiniques sont recommandés chez les patients coronariens fumeurs. Ils peuvent être prescrits dès la sortie de l’unité de soins intensifs au décours immédiat d’une infarctus du myocarde. (AFSSAPS, mai 2003)
Je suis enceinte, c’est interdit pour moi?
La Haute autorité de la Santé apporte l’avis suivant:
Un TSN ( traitement de substitution de la nicotine) peut être recommandé pour aider à l’arrêt du tabac une femme enceinte fumeuse ou qui vient d’accoucher selon les modalités suivantes:
– il est à instaurer le plus rapidement possible au cours de la grossesse…/….
-la forme de substitution nicotinique prescrite doit être personnalisée
-la dose de nicotine et sa répartition sur le nycthémère doivent être suffisantes pour obtenir et maintenir un arrêt du tabac
-le TSN peut être prescrit à tout moment de la prise en charge d’une femme enceinte fumeuse: de la consultation prénatale aux suites de couches, y compris si la femme allaite…
Sont-ils remboursés ?
Les substituts sont désormais remboursables à 65 % par l’Assurance maladie, comme d’autres médicaments, et bénéficient du tiers payant.
Ci dessous la liste à jour des substituts bénéficiant du tiers payant. Vous n’avancez pas les sous à la pharmacie si vous avez une ordonnance : médecins (y compris le médecin du travail), sages-femmes, infirmiers, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, sages-femmes.
ATTENTION : les spécialités qui ne sont plus dans cette liste ne sont plus du tout remboursées pour l’instant!
Le spray sera bientôt pris en charge.
L’inhaleur ne sera visiblement pas remboursé.
Attention: seules les boites de 96 Nicopass sont prises en charge.
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