La varénicline (Champix) est un médicament, utilisé dans le sevrage tabagique, uniquement sur prescription médicale. Il est réservé aux adultes, non recommandé aux femmes enceintes et allaitantes, et pourra nécessiter éventuellement un réajustement de posologie chez les insuffisants rénaux. La prudence est également recommandée chez les patients présentant des antécédents de maladie psychiatrique.

Un traitement sur prescription médicale

C’est généralement un traitement de dernière intention, prescrit lorsque toutes les autres méthodes n’ont pas fonctionné. Mais seul un tabacologue saura le bien fondé de sa délivrance et pourra même selon le cas, l’associer à d’autres substituts, types patchs, pastilles ou gommes. Il est remboursé à 65 % par l’Assurance maladie depuis Mai 2017 (JO 27/04/2017).
La substance active qui compose le Champix est la Varénicline. Il a été développé dans l’aide à l’arrêt du tabac en ciblant spécifiquement le récepteur nicotinique. Contrairement à d’autres traitements disponibles, la Varénicline n’est ni à base de nicotine, ni un antidépresseur
La Varénicline est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques. Elle a un effet de stimulation du récepteur (donc réduit l’envie de fumer) et un effet de blocage du récepteur qui réduit l’effet renforçateur de la nicotine (en empêchant la nicotine de se fixer). Vous aurez donc, au fur et à mesure des prises, de moins en moins envie de fumer et surtout de moins en moins de plaisir à fumer.
Le mode d’action est précis et rien ne sert d’aller plus vite que ce qui est indiqué en terme de délai.

Une posologie précise

Durant les 14 premiers jours, vous continuez de fumer et vous fixez une date d’arrêt entre le 8ème et le 14ème jour suivant la première prise. Mais en cas de difficulté à l’arrêt, vous pouvez choisir une date dans les 5 semaines qui suivent le démarrage du traitement.
La dose recommandée est de 1 mg de Varénicline deux fois par jour après une semaine d’augmentation posologique comme suit (mais pourra être adaptée par votre praticien, suivez toujours sa prescription) :
– J1 à J3 : 1 cp à 0,5 par jour
– J4 à J7 : 2cp à 0,5 par jour en deux prises
– J8 à la fin : 1cp à 1mg deux fois par jour
Le traitement dure 3 mois mais peut être renouvelé jusqu’à 6 mois. Un arrêt progressif peut même être envisagé en cas de risque fort de rechute. Il ne faut pas hésiter à en parler à son tabacologue quand l’envie de reprendre se fait durement ressentir après l’arrêt du traitement.

Des effets secondaires peuvent être attendus : des nuits agitées allant jusqu’à l’insomnie, des cauchemars, une irritabilité, une augmentation de l’appétit avec une éventuelle prise de poids, de la fatigue, des maux de tête mais ces symptômes restent courants au cours d’un sevrage tabagique, quelque soit la méthode employée. L’évènement indésirable le plus fréquemment rapporté et imputable à la varénicline est la nausée (28,6% des cas). Dans la majorité des cas, la nausée apparait au début de la phase de traitement, devient légère à modérée en intensité et a rarement entraîné l’arrêt du traitement. Elle peut être contrôlée, en prenant le cachet au cours d’un repas.

Une étude sur 125 000 personnes

La varénicline a été très controversée et quelques anciennes idées circulent toujours sur le risque suicidaire encouru par les utilisateurs. Or il faut savoir qu’étude de cohorte publiée en 2013 (125 000 personnes sur 5 ans) a conclu qu’il n’y a pas de sur-risque de comportement suicidaire chez les patients traités par varénicline, comparé à ceux traités avec des substituts nicotiniques.
Depuis, dans les études réalisées, il n’a pas été démontré d’augmentation des troubles psychiatriques graves, ni de conséquences cardio-vasculaires, associés à l’utilisation de la varénicline.
Et la réalité est que Les études Eagles ont montré qu’il y avait autant d’idées suicidaires et de suicides réussis chez les patients utilisant un patch que chez ceux utilisant la varénicline. On tord donc le cou aux vieilles rumeurs : si votre tabacologue vous prescrit ce traitement c’est qu’il l’a jugé utile et adapté pour vous !

La varénicline est donc un traitement efficace, et ce même, à long terme, puisque presque 21% des patients n’ont pas retouché de cigarettes après un an d’arrêt du traitement. Néanmoins, gardez en tête que ce médicament n’est pas magique et que votre addiction au tabac nécessitera que vous la compreniez, que vous la déficeliez pour en maîtriser tous ces sombres recoins, traitement ou pas.

Bonne route à vous, sans tabac !

Stéphanie Ealet

Aller plus loin sur l’espace Tabac

Informations, parcours d’évaluations, bonnes pratiques, FAQ, annuaires, ressources, actualités...

Découvrir