Tribune inter-associative : Les usagers de drogue, les grands oubliés (COVID-19)

Autres drogues

Le contexte actuel de la pandémie de COVID 19 met à mal nos structures d’accueil, de réduction des risques et de soins. Nos établissements prennent en charge des usagers de drogues souvent précaires. Les CAARUD (centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues) et CSAPA (centre de soins et d’accompagnement et prévention en addictologie) sont en première ligne pour recevoir les publics les plus vulnérables, fragiles et laissés pour compte de notre ville.

En laissant ouverts les tabacs et les caves à vin, l’Etat a pris des mesures de bon sens pour éviter aux fumeurs et aux buveurs les effets délétères d’un sevrage brutal et forcé. Pour les usagers de drogues illicites les choses sont plus compliquées : leurs ressources souvent issues de « la manche » se tarissent, les produits sont moins disponibles et deviennent trop chers. Résultat, nombre d’entre eux se retrouvent en état de manque, en prise à de fortes souffrances physiques et psychiques. Les plus autonomes se tournent vers les rares centres de soins à ne pas être débordés par leurs propres patients. Les autres voient leur état de santé se dégrader très rapidement et sont d’autant plus vulnérables à l’épidémie.

La crise actuelle agit en révélateur des manquements de notre société vis-à-vis de ses membres les plus vulnérables et met en lumière les limites d’un système basé sur la prohibition et la répression… A l’heure de l’urgence sanitaire et malgré nos demandes, il n’existe pas en région parisienne de dispositif d’hébergement à hauteur des besoins du public en errance. Le stigmate de l’usage de drogues jette un voile sur la réalité chaotique des parcours de vie des usagers. Nous sommes confinés ? Ils sont enfermés dehors et beaucoup vont en mourir.

 

Cet article Tribune inter-associative : Les usagers de drogue, les grands oubliés (COVID-19) est apparu en premier sur Fédération Addiction. Cliquez sur « en savoir plus » pour voir la suite de la lettre