Utiliser des vapoteuses avec des arômes n'augmente pas la libération d'aldéhydes toxiques

La vapoteuse ou vaporette est souvent accusée d'être toxique, parfois plus que le tabac. Cette étude montre que la présence d'arômes n'augmente pas la libération d'aldéhydes, comme le formaldéhyde, l'acétaldéhyde ou l'acroléine. K. Farsalinos insiste aussi sur la nécessité d'utiliser des méthodes validées, permettant la réplication des études.

Tabac

La vaporette ou vapoteuse est un dispositif qui produit un aérosol visible, après chauffage, évaporation et condensation d’une solution (e-liquide) contenant du propylène-glycol (PG), de la glycérine végétale (GV), de la nicotine (pas obligatoire) et des arômes.

Des aldéhydes toxiques peuvent être formés et émis en vapotant, en raison de l’oxydation du PG et de la GV (Bekki et al., 2014). Il s’agit principalement du formaldéhyde, de l’acétaldéhyde et de l’acroléine.

En 2015 (Jensen et al.) et 2016 (Sleiman et al.), des études avaient montré que des taux élevés d’aldéhydes étaient retrouvés en chauffant anormalement la vapoteuse : en laboratoire, le nombre et la durée des bouffées, tout comme la présence de e-liquide. Des conditions expérimentales irréalistes, avec des bouffées sèches impossibles à inhaler en raison de l’odeur et du goût déplaisant, décrites dès 2013 par Konstantinos Farsalinos et Giorgio Romagna. L’exemple que l’on donne pour illustrer ce phénomène est celui du beurre qu’on laisse brûler dans une poêle, jusqu’à ce qu’il devienne noir : je défie quiconque de vouloir et pouvoir ingérer ainsi de l’acroléine et des benzopyrènes !

La question posée par K. Farsalinos est la suivante : lorsque les arômes présents dans certains e-liquides sont chauffés, le taux d’aldéhydes est-il augmenté ? En 2016, Khlystov et Samburova avaient écrit que le taux d’aldéhydes dépassaient les valeurs-seuils des normes de sécurité au travail. Ils avaient utilisé des modèles de vapoteuses de 1ère génération, sans préciser pour autant la marque.

Méthodologie

Les auteurs ont utilisés les arômes « melon d’eau », « myrtille » et « café », avec un mélange PG (60%)/VG (40%) et 1,2% de nicotine, les mêmes arômes que dans l’étude de Khlystov et Samburova. Pour la version sans arôme, il y avait la même proportion de PG/VG et de nicotine. La puissance des vapoteuses a été fixée à 8 watts, avec des vapoteuses de 3ème génération.

Les volume d’air après 50 bouffées ont été recueillis et analysés, avec une concentration donnée par gramme de e-liquide.

Résultats

Aucunes traces de propionaldéhyde et de crotonaldéhyde n’ont été retrouvées dans les différents échantillons.

Le taux de formaldéhyde et d’acétaldéhyde ne diffère selon le type de e-liquide, avec ou sans arôme.

Le taux d’acroléine ne diffère pas entre le e-liquide sans arôme et les e-liquides avec arôme, mais uniquement entre les arômes « myrtille » et « melon d’eau ».

Les taux d’aldéhydes sont bien moins élevés que ceux trouvés par Khlystov et Samburova, car la méthode utilisée présentait de nombreuses erreurs méthodologiques.

Les taux d’aldéhydes sont bien inférieurs aux valeurs-seuils à l’intérieur de maisons d’habitation ou des normes de sécurité au travail.

Conclusion

Les vaporettes testées émettent de très faibles quantités d’aldéhydes.

Quelques arômes contribuent à émettre des aldéhydes, mais à des taux extrêmement faibles.

Des méthodes validées doivent être utilisées dans ce type d’analyse.