10% des admissions en service d’urgences sont liés à l’alcool, retrouve une étude publiée dans Addiction.

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Les hospitalisations en lien avec l’alcool dans les services d’urgences ne font pas l’objet d’évaluation systématique dans les services d’urgences. Pourtant, l’expérience commune des médecins urgentistes et des psychiatres d’urgences est que de nombreux patients arrivent alcoolisés aux urgences, et/ou pour des problématiques dans lesquelles l’alcool a joué un rôle déclenchant ou aggravant.

Les hospitalisations en lien avec l’alcool dans les services d’urgences ne font pas l’objet d’évaluation systématique dans les services d’urgences. Pourtant, l’expérience commune des médecins urgentistes et des psychiatres d’urgences est que de nombreux patients arrivent alcoolisés aux urgences, et/ou pour des problématiques dans lesquelles l’alcool a joué un rôle déclenchant ou aggravant. C’est ce qu’on voulu objectiver les auteurs de cette étude prospective réalisée dans huit services d’urgences néozélandais. Les admissions ont fait l’objet d’une analyse prospective pendant une durée de 7 jours par centre, dans huit centres différents de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Au total, 8435 participants de plus de 14 ans ont été observés, ce qui correspondait à 97,5% des hospitalisations des périodes examinées.

L’étude retrouve qu’environ 10% des admissions étaient identifiées comme en lien avec l’alcool. Ce taux variait de 5 à 15% selon les sites. Les patients identifiés ainsi étaient deux fois plus souvent des hommes ; ils étaient souvent plus jeunes que le reste des patients hospitalisés ; ils étaient deux fois plus fréquemment arrivés par ambulance et quatre fois plus fréquemment adressés la police, et ils nécessitaient trois fois plus souvent une intervention immédiate à l’arrivée aux urgences.

En conclusion, les services d’urgences en Nouvelle-Zélande et Australie sont très sollicités pour gérer des problèmes en lien avec l’alcool. Il est probable que ce constat soit identique en France. Ce constat expose à de nombreuses réflexions, que ce soit en terme de formation des équipes sur la gestion de l’agitation, sur les risques de stigmatisation et de rejet de cette population, sur les bases addictologiques à connaître pour les personnels non-spécialisés. La nécessité d’une intervention ELSA systématique dans tous les services d’urgences prend également tout son sens avec de telles données.

Par Benjamin Rolland

 

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