La question du danger des addictions aux substances psychoactives (ou pour simplifier « drogues ») est au cœur des enjeux politiques et sanitaires. La dangerosité est toutefois souvent abordée avec une méconnaissance des dangers réels, les dommages individuels sont confondus avec les nuisances sociales. Cela donne lieu à une exagération de certains aspects des drogues (l’aspect social) et à une minimisation d’autres (l’aspect individuel).
1. Le potentiel de dangerosité d’une drogue
Il existe trois axes de dangerosité possibles pour une drogue :
- Le potentiel toxique à savoir la capacité à provoquer des atteintes physiologiques
- Le potentiel de modification psychique : perturbation des perceptions et des émotions
- Le potentiel addictif : la capacité à créer une dépendance
D’après A.Morel et JP Couteron
Cette représentation dans un cube en trois axes permet d’y placer chaque substance en fonction de ses niveaux de dangerosité propre. Par exemple : le tabac et l’héroïne sont à des niveau x très élevés sur l’axe du potentiel addictif ; mais l’héroïne est très haut sur l’échelle de l’action psycho-modificatrice et très bas sur le potentiel de toxicité somatique ; alors que le tabac est en position inverse, car peu psycho-modificateur, mais fortement somatotoxique.
De ces trois axes de dangerosité pharmacologique découlent trois types de complications :
- les complications somatiques ;
- les complications psychopathologiques ;
- la dépendance.
Il existe d’autres facteurs de dangerosité lié à l’usage d’une drogue pas nécessairement lié aux propriétés chimiques du produit mais au contexte d’utilisation :
- Le mode d’administration (régulier ou ponctuel, injecté, inhalé, avalé…)
- Les circonstances (maladies, conduite automobile ou d’engins, grossesse)
- La dose utilisée et la concentration en principe actif du produit
- Les produits associés
- La vulnérabilité propre à chaque individu.
Quelques exemples de complications liées aux drogues :
Le syndrome de surdosage :
L’overdose par blocage des fonctions vitales est toujours possible théoriquement avec toute substances (toutes ont une dose létale, même si certaines sont virtuellement impossibles à atteindre pour un homme). Les drogues ont un effet dépresseur et un fort pouvoir d’intoxication. Il existe des produits où l’overdose est plus probable comme les opiacés, les benzodiazépines ou en mélangeant plusieurs produits. La dépression respiratoire est la conséquence principale d’une surdose. Des troubles de la conscience y sont aussi associés, de la somnolence au coma.
Le syndrome de sevrage :
Le syndrome de sevrage désigne l’état de manque provoqué par l’arrêt d’une consommation d’une substance psychoactive chez un individu dépendant. On la rencontre notamment pour l’alcool, les benzodiazépines le tabac ou encore les opiacés. Les manifestations du manque vont souvent à l’opposé des effets recherchés lorsqu’on prend de la drogue (nausées, maux de tête, dépression, tremblements…) Pour l’alcool les risques peuvent aller jusqu’à la mort (déshydratation, crises comitiales).
Les complications psychiatriques :
Les troubles psychiatriques liés aux drogues dépendent de deux facteurs : la nature de la drogue utilisée et la personnalité de l’usager. Ils sont plus courants avec les psychédéliques comme le LSD qu’avec les narcotiques (héroïne, cocaïne…). Le cannabis par exemple peut être un déclencheur d’une schizophrénie préexistante. Ces complications consistent pour la plupart en des états d’anxiété ou de dépression, des états de confusion ou de véritables psychoses aiguës.
Les autres complications médicales sont souvent spécifiques à chaque produit consommé : elles seront présentées dans nos fiches produits et vous trouverez via le lien ci-dessous les meilleurs sites d’information et d’orientation.
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