Opiacés – Comprendre l'addiction

Le produit

Les opiacés présentent un profil particulier :

  • À part pour de très hautes concentrations, leur effet est peu toxique pour les cellules
  • Le potentiel de modification psychique des opiacés est en revanche très puissant (apaisement euphorie), cela est dû à la présence de nombreux récepteurs opiacés dans le système lymbique
  • Le potentiel addictif des opiacés est très élevé, il s’agit du risque majeur de ces produits

L’addiction aux opiacés réunit tous les critères désignant une dépendance (tolérance, symptômes de sevrage, conséquences comportementales et sociales, perte de contrôle) on peut dire qu’elle est le modèle le plus complet de dépendance.

Effet

L’usage d’opiacés (en particulier d’héroïne) procure un sentiment de bien-être intense, d’apaisement et d’euphorie. Le consommateur d’héroïne ressent un détachement de son corps vis-à-vis de son esprit qui lui permet de soulager les douleurs physiques et nerveuses, en résulte un sentiment de plénitude et d’apaisement. Cet effet euphorisant s’associe à d’autres effets plus négatifs comme la pâleur, l’hypotension, une sensation de chaleur ou des constipations. Des modifications de la vigilance peuvent aussi apparaître avec une somnolence. Un surdosage peut entraîner une dépression respiratoire qui peut s’aggraver si l’on associe d’autres produits à l’héroïne.

Mécanisme de la dépendance

La dépendance aux opiacés s’inscrit dans un parcours de l’usager qui se décline en 3 étapes :

La lune de miel : phase paradoxale où l’usager ressent les symptômes négatifs des opiacés (nausées, vomissement) mais ressent en même temps un bien-être très fort qui les libère de leurs tensions. Si durant cette période les consommations se répètent dans des délais de moins en moins espacés, il y a un fort risque de dépendance.

La phase de tentative de gestion de la dépendance : les premières expériences de manque commencent à survenir ce qui induit la gestion de la dépendance.

La lune de fiel : L’usager est confronté à son incapacité à gérer ses consommations, commence alors une phase plus ou moins longue de grandes difficultés. La seule préoccupation du consommateur est de ne pas se retrouver en état de manque, la sensation de bien-être tend à s’estomper très vite pendant la consommation.

Facteurs de risques

Facteurs psychologiques : Certains chercheurs pensent qu’une addiction aux opiacés pourraient être favorisée par une personnalité en recherche de sensations fortes ou bien par quelqu’un ayant des troubles anxieux ou dépressifs. Il n’existe toutefois pas de preuves claire d’un déterminant psychologique pour l’addiction aux opiacés. Le stress peut toutefois déclencher l’envie de substances addictives (en particulier opiacés) afin de soulager un état de tension par un effet euphorisant.

Facteurs environnementaux : La disponibilité, le prix et les stratégies politiques à l’égard des opiacés sont autant de déterminants environnementaux primordiaux. La dépendance concerne le plus souvent des populations urbaines défavorisées.

Facteurs neurobiologiques : les déterminants neurobiologiques peuvent se diviser en 3 parties.

  1. le système de récompense qui peut avoir un effet renforçant sur l’addiction,
  2. Le système de rétablissement après abstinence c’est lui qui va déterminer une possible rechute ou le craving,
  3. le système des conduites compulsives, elle permet la transformation des états de motivation en états de consommations.

Consultez le dossier sur les opiacés pour en savoir plus.

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