Bientôt une AMM à 32 mg/jour de buprénorphine ?

Opiacés

La buprénorphine sublinguale est limitée dans son autorisation de mise sur le marché à 24 mg par jour (18 mg avec la forme lyophilisat qui a une meilleure biodisponibilité en lien à une prise plus simple) dans la plupart des pays dans le monde. Quelques exceptions comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande permettent une  prise jusqu’à 32 mg par jour.

Cet article américain propose une revue des usages à 32 mg/jour.

Dans de très nombreux travaux, dont ceux de Mark Greenwald et Sandra Comer, il a été montré que pour supprimer l’effet renforçant des opioïdes, il faut viser une concentration sanguine en buprénorphine de l’ordre de 3 ng/mL. Or ces concentrations sont possibles qu’à forte posologie de buprénorphine (24/32 mg/jour).

La sécurité de la buprénorphine chez les patients présentant une tolérance aux opioïdes est extrêmement bonne par rapport aux agonistes entiers, qui plus est les fentanyloïdes actuellement responsables de la majorité des décès dans l’épidémie américaine.

Les auteurs rappellent que 32 mg par jour permettent de saturer plus de récepteurs rendant ainsi moins attractifs les prises annexes d’autres opioïdes, moins de craving et moins de symptômes de manque. Ceci est d’autant plus vrai que les fentanyloïdes ont une puissance pharmacologique et donc un pouvoir létal bien supérieur à l’héroïne ou même que l’hydromorphone qui servaient de base aux premières études.

Les auteurs rappellent que les formes injectables à longue durée d’action visent des concentrations élevées proche du 32 mg/jour per os et présentent donc un avantage dans ce cas.

Ils précisent aussi que pour les femmes enceintes dont le volume plasmatique augmente de 50 % au 3ème trimestre associé à l’induction du CYP3A4 de 38 %, des doses élevées (32 mg voir plus) de buprénorphine sont nécessaires pour mener à terme la grossesse.

Au final ces auteurs apportent des éléments en faveur d’une posologie maximale à 32 mg/jour. Posologie qui bien évidemment doit être adaptée individuellement mais qui permettrait de rendre service aux patients nécessitant ce dosage.

Est-ce que cet appel lancé aux autorités de santé pour autoriser dans l’AMM 32 mg sera entendu ?

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Par Mathieu Chappuy