Opioïdes : traitements à libération prolongée pour les troubles de l'usage de substances chez les personnes incarcérées

Une revue systématique parue dans "Addiction".

Opiacés
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La consommation d’opioïdes est très répandue parmi les personnes incarcérées. Pour autant, l’accès aux traitements est souvent insuffisant. Les auteurs australiens de cette revue systématique, parue dans Addiction, ont cherché à évaluer, en population carcérale, l’efficacité de deux médicaments : la naltrexone à libération prolongée (XR-NTX) et la buprénorphine à libération prolongée (XR-BUP).

Ils ont identifié 25 articles (16 études) examinant 3 403 participants. Seize articles (9 études) portaient sur le XR-NTX, huit articles (7 études) sur le XR-BUP et un article sur les deux. Dix-huit articles (11 études) provenaient des États-Unis, les autres de Norvège, d’Australie, du Royaume-Uni, du Canada et d’Allemagne. Il y avait huit essais cliniques randomisés (10 articles), quatre analyses observationnelles secondaires, quatre études de cohorte, quatre analyses économiques, deux séries de cas et un article qualitatif. La plupart des études portaient sur des échantillons de petite à moyenne taille, avec des périodes de rétention et de suivi variables.

Parmi les essais randomisés, deux études sur la XR-NTX pour l’utilisation d’opioïdes n’ont révélé aucune différence de rétention par rapport au traitement habituel et au placebo, tandis qu’une étude a fait état d’une meilleure rétention pour l’implant de XR-NTX par rapport à la méthadone. Un essai contrôlé randomisé a montré des résultats mitigés en matière de rétention pour le XR-NTX par rapport au placebo dans le cas de la consommation d’alcool. Une étude sur le XR-BUP a montré une rétention améliorée ou équivalente au traitement (selon les mesures) par rapport à la buprénorphine sublinguale. Aucune différence n’a été constatée en ce qui concerne les surdoses. L’évaluation de l’utilisation du XR-NTX s’est avérée difficile en raison de la diversité des définitions, des mesures et des comparateurs utilisés.

Conclusions : il n’y a pas de preuves claires de l’efficacité de la naltrexone et de la buprénorphine à libération prolongée chez les personnes incarcérées par rapport aux formulations à action plus courte. Mais il y a de plus en plus de preuves de l’efficacité de la buprénorphine à libération prolongée pour réduire la consommation d’opioïdes et améliorer la rétention du traitement parmi cette population, avec des compensations potentielles des coûts des médicaments initiaux.

Synthèse réalisée par Benjamin Rolland

En savoir plus : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39888117/