Pays-Bas : la maire d’Amsterdam veut la régulation de la cocaïne dans sa ville

Femke Halsema qualifie les conséquences du narcotrafic de « désastreuses » à Amsterdam, où la consommation de drogues dures est de plus en plus banalisée.

Opiacés

PAYS-BAS – Après le cannabis, la cocaïne ? Réguler le marché des drogues comme la cocaïne et la MDMA est pour la maire d’Amsterdam le seul moyen de combattre le narcotrafic et ses conséquences « désastreuses » sur l’économie et la sécurité de la capitale néerlandaise.

« On pourrait imaginer que la cocaïne puisse être obtenue auprès de pharmaciens ou via un modèle médical », avance ainsi ce mardi 16 avril dans un entretien avec l’AFP Femke Halsema.

L’écologiste de 57 ans tient depuis 2018 les rênes de la ville connue mondialement pour ses coffee-shops et son effervescence commerciale et touristique.

L’envers du décor est, relate-t-elle, un monde sanglant et puissant qui brasse des milliards d’euros chaque année, perturbant l’économie et menaçant l’avenir de la jeunesse vulnérable de la capitale. « Je pense aussi que certaines drogues sont dangereuses et qu’il est sage de réduire leur consommation. »

Mais « la façon dont nous procédons n’aide pas (…) il va falloir réfléchir aux meilleurs moyens de réglementer les drogues », selon l’édile qui estime que la mise de la MDMA sur le marché devrait même être envisagée.

Un débat « émotionnel et moral »

À Amsterdam, plaque tournante de l’économie de la drogue, 80 % des activités policières sont consacrées à combattre la criminalité liée aux stupéfiants, souligne-t-elle.

Elle qualifie les conséquences du narcotrafic de « désastreuses » dans sa ville, où la consommation de drogues dures est en outre, à l’instar d’autres capitales européennes, de plus en plus banalisée.

« Les prix de la cocaïne dans la rue sont restés exactement les mêmes, nous n’avons donc aucun effet », dit-elle. « Alors n’est-il pas ridicule que l’on confie le trafic de drogue aux criminels et que l’on n’essaye pas de trouver un modèle de marché civilisé ? », interroge-t-elle.