Les joueurs dits « pathologiques » ne représentent qu’une infime partie des adeptes des jeux d’argent et de hasard. Pour autant, l’addiction aux jeux est une réalité. Les explications du Dr Marie Grall-Bronnec, psychiatre, spécialisée en addictologie et responsable médicale de l’IFAC*
On peut retrouver différents signes qui indiquent que le joueur a un problème dont il n’a pas encore parlé : l’irritabilité, des troubles du sommeil, l’isolement, l’abandon des activités de loisir, des difficultés financières, beaucoup de temps passé dans des lieux de jeu ou sur internet…
En effet, l’addiction aux jeux est moins médiatisé, et pour beaucoup de monde, il ne s’agit pas d’un trouble, d’une maladie, avec pour conséquence des soins possibles, mais plutôt d’une mauvaise habitude, d’un vice, d’un manque de volonté, qu’un peu plus de contrôle de soi permettrait de résoudre. Les problèmes de jeu sont souvent cachés à l’entourage, parfois longtemps. Il s’agit d’un trouble addictif qui n’est pas « visible », sauf à se plonger dans les comptes du joueur. Les conséquences vont beaucoup moins s’exprimer à un niveau somatique (les troubles liés à l’usage de l’alcool vont par exemple entraîner des dommages sur le plan hépatique), ce qui implique que le médecin traitant peut ne pas être informé.
Les joueurs et leurs proches vivent le trouble avec beaucoup de honte et ont donc tendance à rester discrets sur leurs difficultés, alors que l’on sait qu’être soutenus par d’autres (famille, amis, professionnels sociaux ou de santé) est précieux. Changer les représentations concernant le
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