“Le travail, c’est la santé !” nous dit un adage populaire bien connu en France. Il existe pourtant des cas où l’investissement dans le travail s’avère nocif pour le travailleur, avec des conséquences bien réelles sur la santé. A l'occasion de la parution d'une étude de grande ampleur menée en Norvège, retour sur ce trouble encore mal connu. Le workaholisme, qu'est-ce que…
“Le travail, c’est la santé !” nous dit un adage populaire bien connu en France. Il existe pourtant des cas où l’investissement dans le travail s’avère nocif pour le travailleur, avec des conséquences bien réelles sur la santé. A l’occasion de la parution d’une étude de grande ampleur menée en Norvège, retour sur ce trouble encore mal connu.
Dans l’histoire des recherches menées sur le sujet, l’année 1992 s’avère une date charnière grâce aux travaux menés par les chercheurs Spence et Robbins. Ils parviennent à constituer une base sur lesquelles s’appuieront les recherches ultérieures, et qui permettent de distinguer différents types de travailleurs investis.
Spence et Robins mettent en évidence que la pathologie survient à partir du moment où l’individu se met à ressentir une pression interne l’obligeant à travailler. Le travail lui permet de calmer un malaise et un sentiment de culpabilité, que le travailleur juge particulièrement difficile à supporter lors des périodes d’inactivité.
Pour constituer le cadre, Spence et Robins créent le modèle de la triade du workaholisme, qui regroupe 3 critères :
Les workaholiques peuvent être aussi investis que d’autres travailleurs, mais contrairement à ces derniers, ils ressentent une contrainte et une pression élevées et ne sont que faiblement satisfaits de leur travail.
Aujourd’hui, la définition du workaholisme qui fait consensus dans le milieu médical est celle d’un investissement excessif du sujet dans son travail et d’une négligence de sa vie extraprofessionnelle. Il est donc à distinguer d’une approche “passionnée” du travail, car le sujet workaholique a tendance à ne pas déléguer son travail, à mal s’intégrer dans une équipe (ce qui provoque de fréquents conflits avec ses collègues) et à être moins satisfait.
Depuis le début des recherches menées sur le workaholisme, les multiples dangers pour la santé des travailleurs concernés ont été identifiés. Spence et Robins ont d’abord observé que les workaholiques étaient davantage soumis à des douleurs som
D’autres chercheurs ont ensuite complété la liste des maux qui touchent les workaholiques : anxiété, insomnie, dysfonctionnement social, dépression, etc. Les conséquences sur la santé du travailleur sont nombreuses. Le Japon a même subi une vague de décès par surcharge pondérale à partir des années 1980, phénomène auquel les Japonais ont donné le nom de karoshi. En cause : des volumes horaires trop importants, qui constituent l’un des critères du workaholisme.
Le workaholisme : cause ou conséquence de troubles psychiatriques ?
Mais aucune des études publiées jusqu’à présent n’avait atteint l’envergure de celle qui vient d’être menée en Norvège, confirmant que les sujets workaholiques sont plus sujets à des affections psychiatriques. En 2012, l’INRS était déjà parvenue à mettre en évidence un “lien significatif” entre workaholisme et anxiété. Mais l’étude menée n’avait porté que sur un petit échantillon de 50 travailleurs parisiens. Avec 16 000 participants à l’étude Norvégienne, la preuve de conséquences psychiatriques sur les sujets workaholiques n’a jamais été aussi forte.
Les chercheurs de l’étude concluent principalement que les workaholiques sont nettement plus à même de souffrir de symptômes psychiatriques tels que l’hyperactivité, l’anxiété, la dépression, ou un trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Néanmoins, on ne peut toujours pas déterminer si le trouble psychiatrique préexiste à l’addiction au travail. Ce qui est certain en revanche, c’est que ces deux troubles interagissent entre eux et s’aggravent mutuellement.
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