Alcool et adolescents, « le parent est là pour poser l’interdit » Guylaine Benech

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Après avoir co-écrit avec le Docteur Bernard BASSET de l’ANPAA l’ouvrage "Les ados et l’alcool" fin 2019, Guylaine BENECH travaille à un nouvel ouvrage destiné aux parents, qui sortira courant 2021.

Question : En quoi cette génération diffère de celle de ses parents ?
Réponse : Pour comparer, il faudrait disposer d’études chiffrées… Il y a aujourd’hui des produits qui n’existaient pas à l’époque de leurs parents, comme les « premix », ces alcools aromatisés type bière à la vodka ou rosé-pamplemousse, qui répondent à l’appétence des ados pour le sucre : à cet âge-là, on n’aime pas l’amertume. Mais ce qui n’a pas changé, c’est l’âge moyen de la première ivresse, qui se situe toujours à l’âge de 15 ans, avec des écarts de 10-11 ans à 17-18 ans. La première initiation se passe encore en famille : à l’occasion d’un événement festif, on fait goûter à son enfant un peu de vin ou de champagne, que souvent l’ado trouve « dégueulasse » ! La réelle première alcoolisation se passe en fait entre copains : il y a encore cette idée aujourd’hui selon laquelle il n’y a pas de véritable fête sans alcool.

Q : Les jeunes semblent pourtant plus exigeants vis-à-vis de leur alimentation et consommation ?
R : Oui, on observe un léger recul du nombre de jeunes qui boivent, mais c’est moins marqué que dans les pays anglo-saxons. Il y a tout un travail de dé-banalisation à faire en France, où le discours de l’Etat est ambigu : il soutient à la fois les acteurs économiques de la filière, au nom de l’emploi, tout en promouvant la Santé Publique, ce qui est difficilement audible. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, on a même un Président qui déclare « boire du vin midi et soir » et un ministre de la Santé qui ne soutient pas le « Défi de janvier » ! L’alcool, aujourd’hui, n’est pas perçu comme dangereux, au contraire du tabac qui a été associé au cancer et à la mort. La loi Evin et plus largement le plan de lutte contre le tabagisme ont permis de faire baisser le taux de fumeurs chez les ados.

Q : Les ados boivent-ils beaucoup ?
R : Oui et les parents ne se rendent pas compte que leur enfant grandit et sous-évaluent souvent sa consommation. Or, les ados, filles comme garçons, ont plus d’expérience qu’on ne le pense. L’alcool est très présent dans les soirées des mineurs ». A 17 ans, 1 garçon sur 2 a connu au moins 1 ivresse avec 5 verres et plus le mois précédent, et 1 sur 5 plusieurs ivresses, ce qui est très préoccupant. C’est le binge drinking.

Voir la suite de l’interview sur le site d’Adixio

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