Défi de Janvier : la perte de vitesse du contre-feu bordelais

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Alors que le Défi de janvier/ Dry january s’est installé dans le paysage comme un sympathique rendez-vous annuel pour se préoccuper de sa santé, le lobby de l’alcool continue d’allumer des contrefeux en ressassant de vieilles lunes sur les prétendus bienfaits du vin.

Pourtant, sur le plan scientifique, la cause est entendue et l’expertise collective de l’INSERM sur le sujet[1] est sans ambiguïté : toute consommation d’alcool comporte un risque pour la santé. Cette conclusion scientifique heurte de plein fouet les avocats du « petit verre bon pour la santé » et en premier lieu le lobby viticole.

Alors que ce groupe d’intérêt avait réussi à faire annuler la campagne de mobilisation sociale prévue par Santé publique France en 2020, il n’a cependant pas pu empêcher les associations d’acteurs de santé, dont Addictions France, de reprendre à leur compte, sans financements publics, la campagne bien connue aujourd’hui sous la bannière du Défi de Janvier.

Le lobby viticole avait pourtant immédiatement organisé la riposte dès la première édition, ne se résignant pas à la déprimante vérité que le vin est néfaste à la santé et que l’on puisse essayer de s’en passer ne serait-ce que pour un mois. Par ailleurs, un des effets du Dry january au Royaume-Uni ne peut manquer de l’inquiéter : ceux qui relèvent le défi baissent leur consommation d’alcool de manière durable dans les mois qui suivent. Cette baisse du niveau de consommation serait évidemment une bonne chose pour la France bien installée sur le podium des pays les plus consommateurs.

Le lobby viticole a donc imaginé une contre-offensive dès janvier 2020 intitulée « Rencontres Vin et Santé » organisée par la Cité du Vin à Bordeaux. Cette manifestation vise à donner une tribune à tous ceux qui défendent la consommation de vin au nom de ses prétendus bienfaits pour la santé. On y trouve les hérauts de l’opération de communication « French Paradox » qui n’a plus aucune consistance[2], les soldats perdus de la « Courbe en J », les ratiocineurs byzantins de la différence entre la distillation et la fermentation, les illuminés des molécules magiques (polyphénols et autres resvératrol) et autres représentants d’une prévention inefficace (Educ’Alcool)[3] et pour cette raison-même choyés par les alcooliers.

Dans un premier temps, ces vieilles gloires d’une cause perdue ont pu leurrer ceux qui ne réalisaient pas qu’une telle opération se souciait peu des fondements scientifiques. En bonne toute opération de communication, il s’agissait surtout de réunir une belle affiche pour siphonner l’image des intervenants servant alors de caution ou jouant les « idiots utiles », parfois à leur corps défendant.

Voir la suite de l’article sur le site d’Addictions France

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