Chaque français ayant fait dans la journée ses 10.000 pas recommandés par la Haute Autorité de Santé se considère comme « sportif ». Mais pour être qualifié « sportif de haut niveau », être inscrit dans un club sportif, pratiquer quelques heures par semaine une activité sportive comme le font les 16 millions de personnes affiliés à une fédération ne suffit pas. C’est le ministère des Sports qui publie chaque année une liste de sportifs officiellement reconnus « de haut niveau » (6225 adultes en 2016) à laquelle s’ajoute une liste de jeunes espoirs (7313 en 2016). Ces sportifs sont inscrits dans des projets de performance fédéraux d’excellence – élites, seniors – ou d’accession – espoirs, sportifs régionaux.
Ces filières de haut niveau sont des systèmes singuliers. Vers la préadolescence ou l’adolescence, ils quittent leurs parents pour intégrer une structure fermée (INSEP, CREPS, POLE, Centre de Formation, Sport études…) ce qui les amène à vivre dans un microcosme composé quasi exclusivement de jeunes sportifs, tous orientés vers le même but. Là, le jeune espoir apprend et intègre les normes dominantes de cette société particulière, parfois secrète, nécessaires pour devenir un champion : règlements, modalités d’entraînement, rythme de vie, relation aux autres (avec / contre), nutrition, produits d’aide à la performance… Pour l’adolescent sportif de haut niveau la vie sportive prend souvent le pas sur la vie scolaire et sociale extérieure. Son but principal devient la seule victoire compétitive.