Ecrans : 98 % des enfants déjà exposés… l’État fait marche arrière

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Alors que 70 % des Français se disent favorables à l’interdiction des écrans avant 6 ans, le gouvernement avait promis un plan inédit pour protéger les plus jeunes. Pourtant, ce programme, élaboré par une commission d’experts et remis à l’Élysée en avril 2024, est aujourd’hui suspendu. Un gel qui inquiète médecins, parents et associations, face aux risques sanitaires déjà documentés.…

Alors que 70 % des Français se disent favorables à l’interdiction des écrans avant 6 ans, le gouvernement avait promis un plan inédit pour protéger les plus jeunes. Pourtant, ce programme, élaboré par une commission d’experts et remis à l’Élysée en avril 2024, est aujourd’hui suspendu. Un gel qui inquiète médecins, parents et associations, face aux risques sanitaires déjà documentés. Décryptage d’un rendez-vous manqué aux lourdes conséquences.

Un projet né d’une urgence sanitaire

Depuis plusieurs années, les sociétés savantes de pédiatrie et de psychiatrie alertent : avant 6 ans, l’exposition aux écrans perturbe le langage, l’attention, le sommeil et même la vision des enfants. En avril 2024, Emmanuel Macron reçoit le rapport de la commission coprésidée par la neurologue Servane Mouton et le psychiatre Amine Benyamina. Parmi les 29 mesures urgentes, l’interdiction totale des écrans avant 3 ans, un usage limité jusqu’à 6 ans, et l’interdiction des smartphones avant 11 ans.

« Ce rapport nous a été demandé dans un délai extrêmement court, avec l’engagement d’agir rapidement. Aujourd’hui, il semble avoir été mis sous le tapis », regrette Servane Mouton, neurologue.

L’étude et ses recommandations fortes

Le rapport remis à l’Élysée en avril 2024 n’était pas une simple note d’orientation : il compilait des dizaines d’études scientifiques et les auditions d’experts en pédiatrie, neurosciences, éducation et santé publique. Ses auteurs la neurologue Servane Mouton et le psychiatre Amine Benyamina y présentaient 29 recommandations jugées prioritaires.

Parmi les mesures phares :

  • Interdiction totale des écrans avant 3 ans, période cruciale pour le langage et les compétences sociales ;
  • Usage très limité entre 3 et 6 ans, uniquement accompagné d’un adulte ;
  • Pas de smartphones avant 11 ans, ni de téléphones connectés avant 13 ans ;
  • Accès aux réseaux sociaux éthiques seulement à partir de 15 ans ;
  • Bannir les écrans dans les maternelles pour préserver les apprentissages ;
  • Interdire la vente de jouets connectés aux moins de 6 ans ;
  • Imposer une mention d’avertissement (« Ne convient pas aux moins de 13 ans ») sur chaque smartphone.

Le rapport insistait aussi sur la nécessité d’une grande campagne nationale de prévention pour informer les familles et former les professionnels. Objectif : faire des écrans un sujet de santé publique, au même titre que l’alimentation ou le tabac.

En savoir plus : www.passeportsante.fr.

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