ENQUETE FRANCEINFO. Additifs, pesticides… Le vin que vous buvez ne contient pas que du raisin

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Jusqu'à quinze résidus de pesticides différents ont été retrouvés dans certaines bouteilles de bordeaux, selon les conclusions d'un laboratoire que nous avons mandaté.

Les grilles d’un ancien château, des vignes à perte de vue, une barrique en chêne… Lorsque vous achetez une bouteille de bordeaux, l’étiquette vous plonge dans le monde merveilleux du terroir viticole. Mais que vous dit-elle de la composition du vin que vous allez boire ? Pas grand-chose. A part le taux d’alcool et une vague indication concernant la présence de sulfites, vous n’aurez pas la possibilité, en la lisant, de connaître la liste complète des ingrédients ni les valeurs nutritionnelles du vin. Pourtant, ce doux nectar, à consommer avec modération, ne contient pas seulement du raisin… loin de là.

Pour en savoir plus, nous avons fait analyser dix bouteilles de vin, en choisissant une même zone géographique – elles sont toutes produites dans un rayon de 50 km autour de Bordeaux – et une même année de production, 2016. Dans notre panier : du blanc, du rouge. Du conventionnel, du bio et du « vin naturel », une démarche informelle qui a pour but de se passer au maximum de pesticides de synthèse et d’additifs. L’addition, elle, est comprise entre 4 et 17 euros par bouteille. Quelques jours après nos emplettes, le laboratoire Dubernet, spécialisé dans l’œnologie et situé dans l’Aude, nous a envoyé les résultats des analyses. Voici ce que nous avons découvert.

Premier constat, sans surprise : toutes nos bouteilles contiennent du dioxyde de soufre, parfois en grande quantité. Ce composé, plus connu sous le nom de sulfites, permet d’empêcher l’oxydation des vins et le développement de bactéries. Sans lui, la conservation du vin est très compliquée. Sa présence est indiquée sur l’étiquette, au-delà d’un certain seuil. « C’est tout sauf négligeable, explique Christophe Lavelle, biophysicien, chercheur au CNRS et spécialiste de l’alimentation, à franceinfo. Une consommation élevée de soufre peut être un problème. Mais ses effets sont totalement liés à l’individu, ça va du mal de crâne aux réactions allergiques. »

Tous les producteurs des dix bouteilles testées s’accordent sur la nécessité de ces sulfites, à des niveaux différents. « Faire du zéro soufre, ce n’est pas possible, tranche Thibault Despagne, vigneron dans l’Entre-deux-Mers. En revanche, baisser sa quantité, c’est très intéressant. On réfléchit justement à la façon de la diminuer encore. » Son vin blanc « Biface » de 2016 en contient un peu plus de 100 mg par litre. Une dose certes importante, mais bien au-dessous de la limite autorisée pour ce type de vin (250 mg/L).

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