La France des années 60 n’a découvert l’usage d’héroïne qu’à petit pas. La French Connection a surtout alimenté les Etats-Unis avant que la poudre blanche vienne s’installer pour de bon dans l’Hexagone. La communauté hippie se l’appropriera, influencée en partie par des musiciens rock venus d’Amérique. Jimi Hendrix ou Janis Joplin, par exemple, se sont fait un nom à la…
La France des années 60 n’a découvert l’usage d’héroïne qu’à petit pas. La French Connection a surtout alimenté les Etats-Unis avant que la poudre blanche vienne s’installer pour de bon dans l’Hexagone.
La communauté hippie se l’appropriera, influencée en partie par des musiciens rock venus d’Amérique. Jimi Hendrix ou Janis Joplin, par exemple, se sont fait un nom à la fin de cette décennie, et marquent de leur empreinte une jeunesse française prête à tout expérimenter.
Les usages d’héroïne restent au départ encore dans les marges mais vont s’étendre au cours des années 70 puis 80 et finir par faire des dégâts considérables chez des populations stigmatisées et abandonnées à leur sort.
Ce Podcast en quatre épisodes proposés par France Culture nous fait revivre ce “temps des seringues“ en prenant appui sur des personnes consommatrices, des témoins ou historiennes de cette période-là… Si les usages des années 70 étaient cantonnés, à Paris intra-muros, et à une population d’intellectuels et d’artistes, ils vont s’étendre au début des années 80 à la banlieue et aux milieux touchés par la crise de la désindustrialisation, notamment les familles maghrébines.
La politique répressive mise en place au début des années 70, et exacerbée par la suite, va d’autant plus cacher et donc isoler les consommations chroniques et en besoin d’accompagnement…
Quand le virus du sida frappe les années 80, c’est pour mieux condamner alors les usagers injecteurs, dont cette jeunesse d’origine maghrébine qui paiera cher le prix d’une triple stigmatisation due non seulement à ses origines mais aussi à son double statut de “toxicomane“ et de sidéen. A l’isolement va s’ajouter l’abandon des pouvoirs publics. De nombreuses familles seront alors endeuillées et les morts se comptent en nombre.
Il faudra attendre 1987, et la libéralisation à marche forcée de la vente des seringues pour que les problématiques de réduction des risques soient enfin prises en compte.
Malheureusement, ce n’est pas suffisant. Pour avancer dans ce sens, et tout faire pour mettre un terme à ce que l’on a appelé “la catastrophe invisible“, des acteurs associatifs se mobiliseront au début des années 90 pour faire bouger les lignes, créer des collectifs et tenter d’agir à leur niveau…
Il faudra attendre 2004 pour que la politique de Réduction des Risques entre officiellement dans les textes officiels. Elle reste fragilisée par le manque de moyens et par des acteurs politiques aveugles qui s’appuient souvent sur le tout répressif en oubliant qu’il y a sûrement à tirer des leçons du passé…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr