L’association d’un épisode dépressif caractérisé (EDC) et d’un trouble d’usage d’alcool (TUA) représente l’une des pathologies duelles les plus fréquentes. Or les sujets co-morbides EDC-TUA ont un pronostic global plus défavorable et une mortalité plus importante
A partir d’un échantillon de 38694 sujets français sélectionnés en population générale, la présence d’un EDC et celle d’un TUA a été évaluée à partir d’un hétéroquestionnaire standardisé, le MINI. 5.0 (Mini International Neuropsychiatric Interview). Parmi les sujets répondant aux critères d’un EDC, 9,5% présentaient un TUA : 3,2% un abus d’alcool et 6,3% une dépendance à l’alcool. La présence de chacun des critères de l’EDC et des principales caractéristiques psychiatriques ont comparées entre les 3 groupes (EDC sans TUA, EDC avec abus d’alcool et EDC sans dépendance à l’alcool).
En comparaison avec les sujets déprimés sans TUA, les sujets déprimés avec un abus d’alcool présentaient spécifiquement moins de tristesse de l’humeur et plus d’anhédonie. Les sujets avec une dépendance à l’alcool présentaient eux plus de troubles du sommeil, une diminution de la concentration et plus d’idées suicidaires. Une variation de l’appétit et du poids était à la fois présente chez des sujets présentant un abus et une dépendance. Les troubles psychotiques, les antécédents de tentative de suicide et de trouble panique étaient plus fréquents chez les sujets avec un TUA. De même, le fait d’être plus jeune et de sexe masculin était plus fréquemment associé à la présence d’un TUA, abus ou dépendance, chez les sujets déprimés.
Au total, les sujets déprimés avec un TUA, et particulièrement ceux avec une dépendance à l’alcool, présentaient un profil clinique spécifique avec plus de comorbidités, représentant ainsi une population particulièrement à risque.
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