L’usage de boissons sans alcool comme stratégie « artisanale » de réduction des consommations

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Résultats d'une enquête américaine parue dans "Addiction"

Les boissons sans alcool (BSA) qui imitent l’alcool sans provoquer d’intoxication, telles que les bières et vins sans alcool, sont de plus en plus populaires. On ne sait pas si les BSA contribuent à atténuer ou à stimuler la consommation d’alcool. La présente étude vise à décrire les pratiques de consommation de BSA chez les adultes américains qui consomment de l’alcool, à caractériser les personnes susceptibles de consommer des BSA, et à examiner si l’utilisation de BSA influence le désir et la perception de la consommation d’alcool.

L’étude a utilisé des données collectées en juin-juillet 2023 auprès d’un échantillon recruté en ligne. La première enquête (n = 1906) a évalué la fréquence de la consommation de BSA chez les adultes américains qui consomment de l’alcool. Une deuxième enquête plus détaillée sur les habitudes de consommation a été menée auprès de 466 répondants qui ont déclaré avoir consommé des BSA au cours de l’année écoulée, dont 153 (32,83 %) ont obtenu un résultat positif au questionnaire DETA-CAGE repérant un éventuel trouble d’usage d’alcool (TUAL) sous-jacent.

Les mesures de la consommation de BSA comprenaient le type de BSA consommé, la fréquence, la quantité, l’âge de la première consommation, les raisons de la consommation, les contextes de consommation et l’effet perçu sur le désir et la consommation d’alcool. Les mesures de la consommation d’alcool comprennent la fréquence, la quantité et l’âge de la première consommation.

Les résultats montrent que la consommation de BSA au cours de l’année écoulée a été rapportée par 28,44 % des personnes interrogées (et 61,70 % en ont déjà consommé). Les liqueurs non alcoolisées et les « mocktails » étaient le type de BSA le plus couramment consommé (83,69 %). Comparativement aux répondants sans trouble de l’usage d’alcool (TUAL), ceux qui ont obtenu un résultat positif au dépistage de TUAL étaient significativement plus susceptibles de consommer des BSA dans le but de diminuer leur consommation d’alcool ou de s’en abstenir [aOR = 3,54, IC95% = 2,24-5,58] et 67,97 % des répondants déclarent avoir consommé moins d’alcool (3,23 % ont déclaré en avoir consommé davantage) en raison de leur consommation de BSA. La fréquence et la quantité de consommation de BSA sont significativement associées avec la fréquence de consommation d’alcool (aOR = 1,46, IC95 % = 1,17-1,83) et la quantité (β = 0,25, IC 95 % = 0,15-0,35).

En conclusion, les adultes qui consomment de l’alcool et dont le dépistage du TUAL est positif déclarent boire des BSA comme stratégie de réduction des risques.

Par Benjamin Rolland

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