Les personnes souffrant d’une infection par le VIH sont particulièrement exposées aux risques liés à la consommation excessive d’alcool. A consommation égale, leur alcoolémie est majorée, en particulier en l’absence de traitement de l’infection.
Cette cohorte prospective concernait 7906 patients dans 7 centres de cliniques et de recherche sur le SIDA aux États-Unis. La consommation d’alcool était catégorisée en : nulle, modérée, ou excessive. Les facteurs prédictifs analysées étaient : l’âge, l’ethnicité, les symptômes dépressifs ou anxieux, la consommation de drogues illicites (opioïdes, méthamphétamines, cocaïne et crack), la consommation de cannabis, l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC), les facteurs de risque de transmission du VIH, et le stade de progression de la maladie VIH. Les trajectoires et prédicteurs ont été stratifiés sur le sexe.
Sept trajectoires de consommation d’alcool ont été identifiées chez les hommes :
Ces trajectoires étaient semblables chez les femmes, sauf pour la trajectoire d’augmentation des consommations d’alcool chez une femme initialement en consommation modérée. Les hommes et les femmes plus âgés étaient plus susceptibles d’avoir une abstinence stable d’alcool, tandis que les hommes plus jeunes étaient les plus susceptibles d’augmenter leurs consommation (qu’ils soient initialement en consommation nulle ou modérée) ou de poursuivre une consommation d’alcool excessive. Les minorités, les personnes présentant des symptômes de dépression ou d’anxiété, les personnes co-infectées par le VHC et les utilisateurs de drogues injectables étaient les plus susceptibles de diminuer leurs consommations d’alcool. L’usage de drogues illicites était associé à une réduction de la consommation globale d’alcool, tandis que l’usage de cannabis était associé à une stabilité des consommations modérées ou excessives.
Les trajectoires longitudinales de consommation d’alcool chez les patients porteurs du VIH sont hétérogènes, qui vont de consommation qui restent stables, notamment chez les patients qui ont tendance à manifester le moins de comportements à risque, à des augmentations de consommation chez les patients qui s’exposent le plus à des situations à risque ou certaines comorbidités.
Avec l’allongement de l’espérance de vie des personnes porteuses du VIH, le risque d’augmentation de la morbidité et de la mortalité liées à l’alcool a augmenté et met en lumière la nécessité d’intégrer le dépistage systématique et les interventions en routine concernant la problématique de l’alcool dans les soins primaires du VIH.
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