Prise en charge pour trouble de l’usage d’alcool : penser à évaluer la douleur chronique

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De plus en plus de preuves scientifiques indiquent que la douleur peut être un facteur de risque important pour le développement d’un trouble de l’usage d’alcool (TUAL) et un facteur de risque de rechute. Les auteurs de cette étude ont cherché à caractériser la prévalence et la gravité de la douleur récurrente sévère et des douleurs chroniques chez des patients TUAL en demande de soins addictologiques.

De plus en plus de preuves scientifiques indiquent que la douleur peut être un facteur de risque important pour le développement d’un trouble de l’usage d’alcool (TUAL) et un facteur de risque de rechute. Les auteurs de cette étude ont cherché à caractériser la prévalence et la gravité de la douleur récurrente sévère et des douleurs chroniques chez des patients TUAL en demande de soins addictologiques. En parallèle, ils ont examiné les liens  entre la trajectoire de consommation d’alcool et la présence ou la gravité de la douleur.

451 patients TUAL en demande de soins addictologiques ont été recruté. Les participants ont effectué une série d’évaluations, y compris des mesures de données démographiques, de variables psychopathologiques (anxiété/dépression), de la consommation d’alcool et d’autres drogues, de la présence ou de l’absence de douleur récurrente sévère, de la sévérité et du type de douleur chronique.

Les analyses ont indiqué que des douleurs récurrentes significatives étaient très répandue dans l’échantillon de l’étude (53,66 %) et étaient significativement plus fréquente chez les femmes (62,57 %) que chez les hommes (47,35 % ; p = 0,001). Le profil de consommation habituel d’alcool avant le début de la prise en charge addictologique ne différait pas selon l’état de la douleur, mais les participants qui présentaient une douleur chronique étaient plus susceptibles de déclarer un usage courant d’opioïdes. Les personnes douloureuses signalaient un niveau de dépression et d’anxiété plus important que les autres (p < 0,0008), et la douleur avait tendance à être plus intense chez les femmes que chez les hommes (p = 0,035). Les hommes et les femmes souffrant de douleur indiquaient que la douleur avait affecté leur consommation d’alcool et d’autres drogues. De plus, une arrivée plus tardive dans les soins (âge du début des premiers soins addictologiques) et une plus longue période de dépendance sans traitement étaient associés à une plus grande intensité de la douleur, surtout chez les hommes.

Ces données semblent confirmer que la douleur chronique est très répandue chez les patients TUAL en demande de soins addictologiques, en particulier chez les femmes, et qu’une longue durée de maladie non traitée est associée à la présence et à une plus grande sévérité de la douleur. Ces résultats soulignent l’importance d’une évaluation et d’une prise en charge efficace de la douleur chez les patients en demande de soins addictologiques pour un trouble de l’usage d’alcool.

Par Nicolas Cabé 

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