La consommation d’opiacés est une problématique de santé publique majeure, notamment aux États-Unis et en Australie. Une des solutions potentielles pour faire face à cette problématique est la mise à disposition d’une formulation d’opiacés non détournable à libération prolongée.
En se basant sur un large registre de données australiennes (vente, usage, dommages ; suivi avant et après la commercialisation de cette nouvelle formulation), les auteurs de ce travail ont démontré une diminution des ventes de certaines formes d’oxycodone. Il n’y avait pas d’effet significatif constaté au niveau de la population générale en termes de nombre d’overdoses, ou de demande de traitement en lien avec l’oxycodone. Auprès de la population spécifique des patients à risque (personnes s’injectant des opiacés ou personnes suivies dans des salles de consommation à moindre risque ou impliquées dans des programmes d’échanges de seringue), il a été démontré une diminution de l’usage de ces opiacés à libération prolongée par voie injectable, ainsi qu’une absence de transfert vers un autre trouble lié à l’usage de substance (pas de consommation majorée d’héroïne ou d’une autre substance psychoactive).
Si ce travail n’a pas démontré de bénéfice (sur le plan statistique) de l’oxycodone à libération prolongée en population générale, il démontre en revanche les bénéfices de cette formulation à libération prolongée chez les personnes à risque (personnes s’injectant des opiacés ou personnes suivies pour mésusage d’opiacés)
Ce travail montre tout l’intérêt d’une approche substitutive de santé publique, et peut nous faire réfléchir en amont sur les modalités exactes d’autorisation de mise sur le marché de tel ou tel traitement, en prenant en compte notamment le type de formulation à libération rapide ou à libération prolongée, qui expose à un risque de mésusage notamment chez les patients plus vulnérables.
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