En Mer de Chine, en ce début des années 1840, les combats font rage entre un empire chinois qui veut protéger sa population des ravages de l’opium, et un empire Britannique qui compte bien continuer à lui en vendre en quantité pour rééquilibrer sa balance commerciale.
Il fut donc un temps où l’Angleterre, mais la France et les Pays-Bas aussi, grandes puissances coloniales, s’enrichissaient sur le dos d’un peuple rendu dépendant au fameux opiacé, avant de rendre ce produit emblématique d’une prohibition occidentale qui prit ses marques au début du XXème siècle.
Il faudra pas moins de deux guerres, de 1839 à 1842, puis de 1856 à 1860 pour que l’Occident impose son opium à la Chine, avec notamment l’ouverture du port de Hong Kong, une île passée aux mains des Britanniques en 1842 suite à la signature du traité de paix.
C’est ici que se situe l’action du roman-fleuve de James Clavell. Bell-seller de 1966, adapté au cinéma en 1986, puis en série télévisée en 1988 sous le titre “Noble Maison“, la fiction est rééditée aujourd’hui en deux volumes enrichis.
Elle nous raconte les tribulations de Dirk Struan, grand trafiquant écossais, Taï-Pan, à savoir chef suprême, de la Noble Maison, grande firme pourvoyeuse d’opium qui peut s’appuyer sur une flotte conséquente de navires de commerce. Dirk Struan a su prendre sa place sur un marché concurrentiel en usant de sa ruse, de sa force et de ses relations.
Cette île inhospitalière de Hong Kong devient donc colonie Britannique et source de toutes les convoitises, car constitue la nouvelle porte principale d’entrée de l’opium en Chine…
Quand des gains conséquents sont en jeu, que le produit, en l’occurrence, l’opium, soit autorisé à la production et la vente, ou pas, il a vite fait de déchaîner les forces de prises de pouvoir économique pas toujours contrôlées qui font le lit de compromissions, embrouilles, coups bas et intrigues plurielles…
Le
joss, à savoir la chance, la fortune et le destin ne seront pas toujours du côté de Dirk Struan qui devra faire avec les vents contraires, une politique résistante, des concurrents coriaces et hostiles, des triades qui comptent bien aussi prospérer, et enfin des enfants, légitimes ou non, qui ne tombent pas amoureux des bons partenaires.
Personne n’a jamais dit que la légalisation d’un commerce, obtenue par la force, était gage de tranquillité et de prospérité. Le XXIème siècle ne semble pas si loin alors avec des enjeux économiques et sociétaux qui n’ont rien à envier à ceux de ce milieu du XIXème, enjeux qui n’ont pas tant vieilli finalement…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr
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