Dans un modèle animal de rechute alcoolique (effet de privation d’alcool, ou alcohol deprivation effect), l’administration combinée de varénicline (agoniste partiel des récepteurs nicotiniques) et de bupropion (inhibiteur de la recapture de dopamine et noradrénaline) a montré des effets synergiques particulièrement marqués. L’étude menée par Söderpalm et al. (Addiction Biology, 2019) a d’abord confirmé que chaque molécule administrée seule augmentait les concentrations extracellulaires de dopamine dans le striatum ventral (noyau accumbens), mais que leur combinaison entraînait une élévation additive de cette transmission dopaminergique. Plus important encore, seule l’association des deux molécules permettait de bloquer complètement l’effet rebond de consommation observé après une période de sevrage prolongé chez le rat, alors que les traitements administrés séparément restaient inefficaces. Ce résultat est particulièrement pertinent, l’effet de privation étant considéré comme un prédicteur robuste de la rechute chez l’humain.