Arte a sillonné l'Europe, de Bucarest à Milan en passant par Aix-la-Chapelle et Nice, pour rassembler les témoignages de patientes atteintes d'anorexie pour réaliser le documentaire d'une heure et demi "Chère anorexie", réalisé par Judith Du Pasquier en 2015
Un flirt avec la mort
Une autre femme à silhouette filiforme offre son dos à la caméra d’Arte pour que son visage reste dans l’ombre. Elle se rappelle avant tout de la jouissance « du contrôle total sur son corps ». « C’est très très fort », chuchotera l’inconnue en parlant de sa « descente crescendo aux enfers ». « Un jour je me suis dit que je n’arriverai jamais [à en sortir]. Que c’était fini. » Elle a même « pris des médicaments » dans une tentative de suicide. L’anorexie est une maladie dont elle ne s’est pas complètement défaite : « Je rêve encore, la nuit, qu’on me coupe des bouts de fesse, de hanche, tous les bouts qui dépassent avec un véritable outil ».
Ce trouble alimentaire a des répercussions sur la perception du monde du malade, et sur la rationalité dont celui-ci peut faire preuve. Une jeune patiente de 14 ans, hospitalisée à Nice, a décrété que le simple fait « d’inhaler l’odeur de la nourriture la faisait grossir », rapporte le personnel médical, passablement inquiet de l’état « de tristesse » de cette adolescente de 40 kilos. « Elle va parfois prendre des douches de deux heures où elle se frottera très violemment » parce qu’elle a l’impression que ce geste la fait maigrir.
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