Cocaïne : plus de 5 000 passages aux urgences en 2024

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Cette étude de Santé publique France présente une analyse de l’évolution des passages aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne entre 2012 et 2024 et celles des données issues du dispositif Drogues Info Service concernant la cocaïne.

La cocaïne est la seconde substance illicite la plus consommée dans le monde après le cannabis1. En France, elle fait partie des drogues, avec la MDMA/Ecstasy, dont la consommation chez les adultes a augmenté significativement au cours des dix dernières années. Ainsi, en 2023, 10 % des adultes en ont déjà consommé dans leur vie et 3 % en ont consommé au cours des 12 derniers mois2. Les données des centres spécialisés en addictologie (CSAPA) indiquent que la cocaïne est plus fréquemment signalée comme substance principale pour les nouveaux patients entrant en traitement3. Le nombre d’hospitalisations en lien avec l’usage de cocaïne a quadruplé au cours des dix dernières années4. Outre la dépendance, la consommation de cocaïne peut entraîner des conséquences médicales aiguës, principalement cardiovasculaires5 (telles que l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, la thrombose) et psychiatriques6 (dépression, anxiété, tentatives de suicide). Certaines de ces conséquences ne nécessitent pas systématiquement une hospitalisation, mais peuvent entraîner une consultation aux urgences. Les services d’urgence constituent une porte d’entrée dans le système de soins pour les usagers dépendants en difficulté. Ces données sont donc d’une grande utilité, car elles améliorent notre compréhension de l’impact de la consommation de cocaïne au-delà des admissions à l’hôpital ou des soins spécialisés en addiction. Elles rendent également compte des manifestations aiguës. Des dispositifs d’aide à distance, notamment le dispositif Drogues Info Service, permettent également de répondre aux demandes d’information, de conseil, de soutien, d’orientation liées à des situations de consommation de produits psychoactifs.

Points clés

  • En 2024, 5 067 passages en lien avec l’usage de cocaïne et 1 619 hospitalisations après passage ont été enregistrés. Cela représente en moyenne en France, 97 passages aux urgences en lien avec la cocaïne par semaine en 2024.
  • Après une hausse continue depuis 2012, le taux national de passage aux urgences et d’hospitalisations en lien avec la consommation de cocaïne se stabilise en 2024. Cette stabilité a été observée dans la majorité des régions.
  • Sur l’ensemble de la période, 74 % des passages concernaient des hommes et l’âge médian était de 32 ans, ce qui correspond aux profils habituellement observés parmi les personnes les plus consommatrices au sein de la population générale.
  • De fortes disparités régionales ont été observées, avec des taux de passages très élevés en Guyane, Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie.
  • Les passages en lien avec la consommation de cocaïne étaient fréquemment associés à des diagnostics de consommation d’autres substances.
  • Les observations faites à partir des données de passages aux urgences et des sollicitations reçues par le dispositif Drogues info service sont concordantes.
1ONU. Rapport mondial sur les drogues 2025.; 2025. Available from: https://www.unodc.org/unodc/en/data-and-analysis/world-drug-report-2025.html 2Spilka S, Le Nézet O, Janssen E, Brissot A, Philippon A, Eroukmanoff V. Les niveaux d’usage des drogues illicites en France en 2023 – Résultats de l’enquête EROPP 2023. Tendances, OFDT. 2024;164 3Veron S. Caractéristiques des personnes prises en charge dans les CSAPA en 2022. OFDT, Note de Bilan. 2025 4Eiden C, Roy S, Malafaye N, Lehmann M, Peyriere H. Ten-year trends in hospitalizations related to cocaine abuse in France. Fundam Clin Pharmacol. 2022;36(6):1128-32 5Bunn WH, Giannini AJ. Cardiovascular complications of cocaine abuse. Am Fam Physician. 1992;46(3):769-73 6Brody SL, Slovis CM, Wrenn KD. Cocaine-related medical problems: consecutive series of 233 patients. Am J Med. 1990;88(4):325-31 En savoir plus : www.santepubliquefrance.fr. Découvrez l’interview du Pr Laurent Karila, psychiatre addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (AP-HP), sur la cocaïne au travail : Cocaïne : « Après l’alcool, c’est la drogue qui induit le plus de dépressions et de tentatives de suicide chez les personnes les plus vulnérables. » – Addict Aide – Le village des addictions Découvrez plus d’informations sur la cocaïne : Cocaïne : des consommations sans précédent, un usage détourné, quelle prévention en milieu professionnel ? | Les addictions en milieu professionnel – Addict’AIDE Pro    

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