Les travaux de l’équipe bordelaise ont montré que les souris chez lesquelles la neurogenèse était artificiellement arrêtée par une manipulation génétique, étaient plus motivées dans la recherche de cocaïne que les souris non modifiées.
Pour cette expérience, les souris ont d’abord été entraînées dans une cage disposant de deux orifices localisés dans les parois opposées. Lorsque le rongeur introduit son museau dans l’un des orifices dit actif, il reçoit une injection de cocaïne par voie intraveineuse, injection associée à un signal lumineux. Lorsque la souris introduit son museau dans l’autre orifice, dit inactif, rien ne se passe. Après plusieurs jours d’entraînement, les souris avec ou sans neurogenèse ont appris de façon comparable à s’auto-administrer de la cocaïne.
Dans un deuxième temps, pour mesurer la motivation pour la drogue, l’exercice se complique : le nombre d’introductions du museau dans l’orifice actif qu’il faut effectuer pour obtenir une dose est augmenté. Les souris dont la neurogenèse était stoppée se sont montrées plus motivées pour rechercher la drogue car plus actives que les autres et n’ont pas hésité à mettre leur museau des dizaines de fois dans l’orifice pour obtenir une seule dose.
Enfin, dans une dernière étape, les souris ne sont plus entraînées et donc ne s’auto-administrent plus de cocaïne. Après deux semaines de sevrage, les souris sont testées de nouveau mais en absence de cocaïne…