La France, championne d’Europe de la consommation de cannabis. 31 % des jeunes de 15-16 ans en France déclarent avoir déjà consommé du cannabis selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA). Alors que ces consommations débutent de plus en plus tôt, le risque d’addiction augmente aussi.
Pour enrayer cette tendance, la prévention et l’accompagnement des jeunes se sont renforcés ces dernières années grâce à l’action de différents acteurs, dont la Fédération Addiction. Cette association fédère des dispositifs et des professionnels du soin, de l’éducation, de la prévention, de l’accompagnement et de la réduction des risques, dans toute la France.
VERS LA MISE EN PLACE D’UNE STRATÉGIE D’INTERVENTION PRÉCOCE À L’EPIDE
Depuis un an, elle travaille aux côtés de l’EPIDE, l’Etablissement pour l’insertion dans l’emploi, pour déployer progressivement la « stratégie d’intervention précoce ». Cette démarche permet « d’intervenir avant les premiers usages ou avant qu’ils ne deviennent problématiques » explique Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction. « Il y a une dimension individuelle en allant le plus tôt possible à la rencontre des jeunes et une dimension collective de travail pour que les acteurs aient les moyens d’intervenir auprès de ceux-ci » poursuit-elle.
Concrètement, la stratégie d’intervention précoce vise plusieurs objectifs et en premier lieu à promouvoir un environnement favorable à la santé. Il s’agit « d’intervenir avant la demande d’aide et en amont des premiers dommages liés à la consommation », mais aussi de « raccourcir autant que possible le délai entre l’apparition des premiers signes d’un trouble de l’usage et la mise en œuvre d’un accompagnement et de soins adaptés » décrypte Nathalie Latour.
« L’intervention précoce est une stratégie d’action entre la prévention et l’accès aux soins » Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction.
La stratégie d’intervention précoce s’organise autour de quatre niveaux, dont les trois premiers ont vocation à être déployés par tout acteur placé au contact direct des jeunes. Le premier relève donc de la mise en place d’un environnement favorable. Deuxième étape, la tenue d’actions collectives et individuelles, permettant de repérer une situation de vulnérabilité chez un jeune. Le troisième niveau vise à évaluer cette situation avec l’aide d’un spécialiste et de déterminer avec le jeune la forme d’intervention nécessaire. Enfin, cette stratégie se conclut, si besoin, par la prise en charge spécialisée du jeune.