ADDICTIONS / Quand l'alcool et la drogue menacent l'entreprise

L’absentéisme dopé par les addictions

Aujourd’hui, 20 à 30 % des 650 000 accidents du travail recensés chaque année en France trouvent leur origine dans le fait qu’un collaborateur de l’entreprise est sous l’emprise d’une substance psychoactive : alcool, tabac, drogues illicites ou médicaments psychotropes. L’alcool est responsable à lui seul de 10 à 20 % des accidents du travail. Pis, il est impliqué dans 40 à 45 % des accidents mortels ! « Mais un Français sur cinq consomme des benzodiazépines », rappelle Philippe Perez, qui vient de monter Aden, un cabinet de conseil spécialisé dans les addictions en entreprise. Dans une étude publiée début janvier, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) a détaillé par secteur d’activité quelles étaient les substances les plus consommées. La consommation quotidienne d’alcool est chose très fréquente dans l’agriculture ou dans la construction.

1,5 % de la masse salariale annuelle, c’est ce que représente le coût de l’alcoolisme au travail en moyenne pour les entreprises françaises.

10 000 à 13 000 journées de travail sont perdues chaque jour en France pour absentéisme dû à l’alcool.

7,7 % des actifs consomment quotidiennement de l’alcool.

550 000 personnes en France ne peuvent commencer une journée sans avoir fumé un joint de cannabis.

6,9 % des actifsconsomment du cannabis en cours d’année.

Les professions artistiques ou à forte exigence de performance (architectes) usent plus volontiers de la cocaïne ou des amphétamines. « Moi, c’est l’alcool gratuit qui m’a coûté le plus cher », confie Benoît Schmider, ancien publicitaire de haut vol, dans Open Bar (Steinkis), un livre racontant sa descente aux enfers. Le travail, s’il est synonyme de stress et de pression, pousserait-il à la consommation de substances ? D’après l’Inpes, 6 % des fumeurs réguliers, 9,5 % des buveurs d’alcool et 13 % des consommateurs de cannabis invoquent les problèmes liés au travail pour justifier la hausse de leur consommation. Un prétexte ? « L’exercice d’une activité professionnelle reste globalement un facteur de protection contre les conduites addictives », rappelle cependant l’Inpes, qui note que celles-ci sont plus importantes chez les chômeurs que chez les personnes en poste.
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