La question du bien-être et de la qualité de vie au travail (QVT) n’a jamais été autant d’actualité. Le monde académique s’est pleinement saisi de cette problématique. À titre d’exemple, Academy of Management, la référence en matière de conférences académiques sur le management, a choisi cette année le thème du rôle des organisations dans l’amélioration de la vie des individus. Quant aux entreprises, elles sont confrontées aux nouvelles attentes de leurs collaborateurs : sens, autonomie, reconnaissance et même bonheur. Ceci explique, en partie, pourquoi nous assistons à l’émergence et à la diffusion de pratiques managériales et organisationnelles visant l’amélioration des conditions de travail des salariés.
Plusieurs champs d’action sont possibles, avec des niveaux d’efficacité plus ou moins importants. On observe par exemple un intérêt croissant pour la santé physique des salariés à travers la promotion de programmes de nutrition ou de pratiques saines (sports, lutte contre les consommations addictives). D’autres vont davantage travailler sur l’amélioration des conditions de travail (la possibilité d’avoir des horaires flexibles, la promotion du télétravail ou encore des politiques de conciliation travail – famille entre autres). Enfin, les derniers champs d’action sont ceux dont on sait qu’ils ont le plus d’effets sur la santé, la satisfaction et la perception de bien-être : ce sont les actions qui portent sur le contenu du travail lui-même, en particulier les processus d’évaluation, de récompense ou de reconnaissance. Tous ces éléments sont clairement identifiés, dans les travaux académiques, comme des éléments positifs moteurs du bien-être et de la QVT. Et, indéniablement, les pratiques changent et évoluent dans les entreprises.
Toutefois, le bien-être au travail est un processus de construction et d’amélioration continue. Entreprises, managers et collaborateurs ont donc de nouveaux enjeux à considérer si on aspire à rendre ces sujets pérennes dans la vie des organisations.
Nous avons identifié quatre enjeux en particulier à considérer pour le développement futur de la santé et du bien-être au travail.
Les effets du digital sur la santé physique et mentale
Les outils connectés, les écrans, les supports de digitalisation sont omniprésents dans nos contextes de travail et leur usage n’ira que croissant. En parallèle de cet essor, les résultats de recherches commencent à affluer sur les effets des technologies sur la santé physique et mentale des personnes. Ils soulignent par exemple les conséquences néfastes sur la vue. On sait également que la station assise en continue contribue à générer d’importants problèmes de dos. L’activité devant écran génère donc elle aussi ses propres troubles musculosquelettiques. De même, pour l’instant, on ne sait encore que peu de choses sur les effets des ondes électromagnétiques à long terme.
Les organisations vont donc devoir tenir compte de ces effets sur la santé de leurs collaborateurs, en vertu de leur obligation de sécurité de résultat.