
Comme le souligne le Pr Laurent Karila, psychiatre addictologue, « l’usage de la cocaïne peut être détourné dans le cadre de conduites dopantes, comme des conditions de travail qui génèrent du stress ».
Des témoignages d’actifs partagés le 13 février dernier sur francetvinfo confirment ce constat, et ce quel que soit le secteur d’activité.
« La cocaïne me rassurait » confie Caroline*, médecin, devenue dépendante, alors qu’elle préparait sa thèse et accumulait les heures à l’hôpital. « J’ai eu une jeunesse carrée, je ne sortais pas, je m’étais mariée. Et d’un coup, je découvre ce produit : je pouvais bosser non-stop et moins dormir, je vivais ma meilleure vie, tout était facile. » Alors qu’elle manque de faire une overdose en consultation, elle prend conscience de « sa maladie ». « J’avais honte de ça, et en même temps, j’avais peur de perdre mon boulot », précise la trentenaire qui tente de se soigner.
« J’étais obligé d’en prendre pour tenir« , affirme quant à lui Sam*, 42 ans, chef de cuisine. « Avec la cocaïne, toutes les assiettes sortaient en temps et en heure et les patrons étaient contents » ajoute-t-il alors qu’il travaillait jusqu’à 2h du matin dans un restaurant des Caraïbes. De retour dans l’hexagone, il devient chef de cuisine, avec des équipes de 4 à 8 personnes à gérer. Sa consommation bondit : « J’avais encore plus de pression » se souvient-il. Son salut intervient quand il change de métier. Il arrête alors la cocaïne au travail.
« C’est de l’autodestruction », déclare pour sa part Léa*, ouvrière agricole dans un élevage laitier. Il lui arrive d’en prendre avant de partir au travail, et souvent en rentrant. « Quand je finis le boulot, c’est la première chose que je fais », témoigne-t-elle.
Retrouvez tous les témoignages ici : https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/je-pouvais-bosser-non-stop-et-ne-pas-dormir-sept-francais-nous-racontent-leur-addiction-a-la-cocaine-au-travail_7043342.html
Parmi les facteurs de risques professionnels de consommation de cocaïne, on trouve les risques psychosociaux : un stress élevé, de faibles marges de manœuvre, ou encore des tâches qui demandent un haut niveau de vigilance sur la durée : conduite de véhicule sur de longues distances, travail posté…
Retrouvez la fiche pratique Addict’AIDE Pro : https://www.addictaide.fr/pro/guide/les-6-facteurs-professionnels-aggravants-les-risques-psychosociaux/
*Les prénoms ont été modifiés.