Alcool, cannabis, jeux… j’ai une addiction et ça me pèse au travail, que faire ?

Dans cet article rédigé pour Les Echos, Laura Boulierac, psychologue clinicienne, met en lumière la réalité des conduites addictives au travail, un sujet encore tabou. Face à un collègue qui présente les signes d’une addiction, on peut se sentir démuni. Alors que faire ?

Dès son réveil, Paul a envie de boire un verre. Il ne vient plus aux afterwork et pourtant, le lendemain matin, à la pause-café, certains collègues remarquent qu’il sent l’alcool. Cela fait parfois l’objet de moqueries mais personne n’en a réellement parlé au principal intéressé. Il se renferme d’ailleurs de plus en plus sur lui depuis quelques semaines mais, comme il fait son travail en temps et en heure, personne ne trouve rien à redire. Pourtant, son entourage aurait des raisons de s’inquiéter : Paul est alcoolique et s’enfonce petit à petit dans la dépendance.

Qu’est-ce que l’addiction ?

Selon l’OMS, l’addiction est « un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements ». Elle se caractérise plus spécifiquement par une impossibilité répétée de contrôler un comportement et sa poursuite et ce malgré les conséquences négatives. Cela concerne les addictions aux substances dites psychoactives qu’elles soient licites (tabac, alcool, médicaments) ou illicites (cannabis, cocaïne, etc.). Mais elles peuvent également être comportementales (téléphone, jeu de hasard ou vidéo, travail).

En France, l’addiction la plus fréquente est celle du tabac avec 12 millions de personnes qui fument quotidiennement. La deuxième addiction est l’alcool avec 10 % des 18-75 ans qui en ont un usage quotidien (source : OFDT, 2022). Il s’agit d’un problème de santé publique majeur. En effet, les conduites addictives interviennent dans environ 30 % des décès survenus avant 65 ans (également appelée mortalité prématurée).

Je crois que je suis addict, qu’est-ce que je peux faire ?

La prise de conscience est fondamentale ! Vous poser la question fait déjà partie de la solution. Et quand bien même, vous ne seriez pas dépendant ou dépendante au sens pathologique du terme, s’interroger sur sa consommation de substance ou sur ses comportements ne peut pas faire de mal. Pourquoi ne pas essayer de ne plus fumer ou boire pendant un mois ou encore de diminuer le temps que vous passez sur les réseaux sociaux ou votre téléphone pendant quelques semaines ?

Cette étape de prise de conscience franchie, il est maintenant temps de chercher de l’aide. Et il n’y a aucune honte à cela. Encore une fois, la dépendance n’est pas une simple question de volonté. Vous pensez pouvoir soigner un cancer avec uniquement de la détermination ? Impossible. Bien sûr que c’est un élément essentiel, mais il faut aussi un traitement adapté.

En savoir plus : Les Echos

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