
En cette période de premiers départs en congés, vous vous posez peut-être la question : dois-je consulter mes courriels professionnels et/ou répondre aux appels de mon supérieur ? De mes clients ? Dois-je les filtrer ? Ou même les ignorer… au risque de devoir traiter un nombre important de messages à mon retour de congés ?
Selon une étude, plus des deux tiers des managers et cadres travaillent le soir après le travail, utilisent leurs outils numériques professionnels le week-end, tandis qu’un tiers culpabilise lorsqu’il se déconnecte le soir ou le week-end. La gestion de la (dé)connexion est ainsi devenue un enjeu majeur, pour les entreprises et pour les salariés, dans une société où il est possible de travailler et d’être contacté depuis de multiples lieux et à n’importe quelle heure, et où de nouvelles formes de travail apparaissent (télétravail, à distance, etc.).
Spécificité française, le droit à la déconnexion concerne le droit de ne pas être en permanence joignable par son employeur en dehors de ses heures de travail, pour des motifs liés à l’exécution de son travail, afin de protéger son temps de repos et d’assurer le respect de la vie personnelle et familiale. Dix-huit mois après son entrée en vigueur, et après la condamnation en appel d’un employeur au versement de plus de 60 000 euros d’indemnités en compensation d’heures d’astreinte non payées, où en est-on ?
Une invasion dans la vie privée
La réactivité, la capacité d’être joignable en permanence et de formuler la réponse la plus rapide possible sont progressivement devenus des critères d’évaluation de la performance et de rentabilité des organisations. Ce culte de l’immédiateté contribue ainsi au blurring, désignant une frontière de plus en plus floue entre sphères professionnelle et privée. Une non-adaptation, une réponse trop lente ou un non-alignement aux exigences temporelles de l’organisation peuvent ainsi parfois mener à une remise en cause des compétences du salarié, à du dénigrement, voire des sanctions ou du harcèlement numérique.
Le salarié lui-même peut être à l’origine de cette invasion, culpabilisant à l’idée de potentiellement passer à côté d’un message très important… Ce syndrome dit FOMO (fear of missing out, ou la peur de manquer une information) peut se vérifier autant dans la sphère professionnelle que privée, notamment concernant l’addiction aux réseaux sociaux.
Voir la suite de l’article de Tarik Chakor sur le site de The Conversation