Prévention du cannabis en milieu professionnel : toutes les parties prenantes sont concernées

La prévention du cannabis en milieu professionnel, comme pour toutes les substances psychoactives (licites ou illicites), est l’affaire de toutes les parties prenantes : médecins et infirmiers du travail, membres du Comité social et économique (CSE), direction, encadrants et collaborateurs eux-mêmes.

Longtemps inconfortable pour les employeurs, car c’était reconnaitre la présence d’une substance illicite sur le lieu de travail, la prévention des risques liés à la consommation de cannabis change, évolue, se fait plus consensuelle, mieux organisée et encadrée, avec :

-Une meilleure formation des managers : au repérage des signaux faibles, à une communication appropriée qui facilite le dialogue avec les collaborateurs concernés, aux process et bonnes pratiques à adopter.

-Une meilleure formation des médecins et infirmiers au travail : pour renforcer une posture sécurisante et éclairante lors des entretiens de Repérage Précoce et de l’Intervention Brève (RPIB) générant plus de confort, des échanges moins stigmatisants, des prises de consciences facilitées. Permettant aussi de proposer si besoin un accompagnement par des professionnels qualifiés (addictologues…)

-Une plus grande implication de l’employeur : dans le dépistage des usages du cannabis (tests salivaires), mais aussi dans les actions de sensibilisation et d’information sur les risques de la consommation de cannabis qui peuvent être couplées avec d’autres opérations de prévention (Mois sans tabac, troubles du sommeil, de la concentration, de la mémoire…). L’employeur peut aussi créer des groupes de travail, engager des négociations avec les partenaires sociaux et les CSE pour inscrire la prévention du cannabis dans le règlement intérieur.

La prévention du cannabis en milieu professionnel s’organise en plusieurs étapes :
-Actions de sensibilisation en amont
-Repérage de signaux faibles et de situations non compatibles avec le poste de travail
-Signaux faibles et situations signifiés au collaborateur concerné
-Renseignement d’une fiche constat (tracer le suivi)
-Pratiques de tests salivaires (si écrites dans le règlement intérieur)
-Proposition d’accompagnement : orientation vers le médecin du travail
-Suivi régulier

Rappelons que la consommation de cannabis peut avoir des effets immédiats et à plus long terme sur la santé, le bien-être et la sécurité des collaborateurs, sur le maintien en emploi et la performance économique et sociale des organisations.

Muriel Gutierrez (Amande épicée)

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