Réponse rapide dans le cadre du COVID-19 - Souffrance des professionnels du monde de la santé : prévenir, repérer, orienter

La France est entrée le 14 mars 2020 dans la situation épidémique de stade 3 vis-à-vis du COVID-19. La HAS a décidé de rédiger des préconisations pour mieux prévenir et repérer la souffrance des professionnels du monde de la santé, et les orienter. En effet, les professionnels du monde de la santé sont en première ligne dans la gestion de l’épidémie de COVID-19 et cette situation est amenée à durer. Ce faisant, ils sont soumis à de multiples facteurs stressants voire traumatisants.

Trouvant leur origine aux niveaux personnel et collectif, ces facteurs sont divers et peuvent être liés :

  • aux conditions de travail : accroissement de la charge de travail et du rythme des soins, des procédures, travail dans un secteur COVID-19, etc. ;
  • à l’organisation du travail : services dédiés créés de novo imposant au personnel de travailler dans des lieux et avec des collègues inconnus, face à des situations cliniques auxquelles ils ne sont pas préparés, etc. ;
  • à des facteurs relationnels : manque d’information, mauvaise communication, défaut de soutien de la hiérarchie, clivages interprofessionnels, etc. ;
  • aux rôles et tâches : délimitation floue des tâches à accomplir, mauvaise gestion des équipes, responsabilités très importantes, etc. ;
  • à l’insécurité du travail : manque de matériel adapté pour assurer sa sécurité et celle des patients (équipements de protection individuelle, etc.), précarité de certains emplois (remplacements, étudiants en formation, contrats de courte durée, etc.), baisse d’activité ;
  • aux conflits de valeurs et conflits éthiques : entre les valeurs soignantes et la nécessité des choix imposés par la situation de crise d’urgence, etc. ;
  • à la maladie elle-même : confrontation à un taux de mortalité élevé, peur de la maladie pour soi-même, sa famille, ses collègues, etc. ; peur de contaminer ses proches et les patients, charge émotionnelle dans l’accompagnement et la solitude des patients, etc. ;
  • à l’incertitude : tableaux cliniques nouveaux, évolution inconnue de la crise sanitaire, etc. ;
  • au confinement : isolement, manque de soutien social, sentiment d’inutilité, de culpabilité pour certains personnels confinés vis-à-vis de leurs collègues qui sont sur le terrain, augmentation de la consommation d’alcool et autres substances psychoactives, etc. ;
  • à l’interface foyer/travail : difficultés de concilier les contraintes professionnelles et l’organisation familiale modifiée par le confinement, risque accru d’agression à la sortie du travail, etc. ;
  • à la situation personnelle : tensions relationnelles avec les proches, les voisins, inquiétude vis-à-vis des risques du métier, maladie de la personne ou de l’entourage, antécédents de troubles psychiques, étudiant ou jeune professionnel, charge mentale déjà conséquente, conséquences financières personnelles de la crise, etc.

Sur le plan collectif, ces situations détériorent le climat de travail, fragilisent l’esprit d’équipe et l’entraide, sont source de conflits et compromettent la qualité des soins dispensés et l’efficacité du travail.

Dans ces conditions de travail particulièrement difficiles, le personnel de santé est exposé à un risque majoré d’anxiété et d’épuisement, pouvant générer un état de souffrance, voire des symptômes dépressifs avec un risque suicidaire. Un état de stress post-traumatique peut apparaître pendant et dans les suites de la crise.

Des mesures spécifiques peuvent être prises pour protéger le bien-être des professionnels de la santé pendant la crise, non seulement afin de les aider à faire face, mais également pour réduire le risque de difficultés psychologiques à plus long terme.

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Consulter le dossier Covid-19 de la HAS

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