
Face à l’usage du cannabis de plus en plus fréquent, certains employeurs imposent désormais des dépistages de consommation de drogue. Sont-ils autorisés à le faire, comment fonctionnent ces tests salivaires et de quels droits disposent les salariés ? Le point avec l’avocate en droit du travail Anne Leleu.
« La prévention des conduites addictives tend à devenir un des paramètres du management de l’entreprise et un enjeu de responsabilité sociale. » C’est ce qu’indiquait la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), dans le document présentant en mars la stratégie de mobilisation du gouvernement pour cinq ans. Et selon 64 % des professionnels de santé, le cannabis, après l’alcool et le tabac, est la substance psychoactive qui pose le plus problème chez les travailleurs, selon une étude réalisée pour l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) — étude sur la prévention des pratiques addictives en entreprise réalisée en novembre 2021 par l’Institut Cemka auprès de 1 245 professionnels des services de santé au travail (médecins, infirmiers, psychologues et ergonomes).
Cependant, le cannabis reste « un sujet tabou au travail », constate Lucile Pariat, responsable marketing de la société Drivecase, qui commercialise des tests de dépistage (urinaires et salivaires) des drogues auprès des entreprises, collectivités et organismes d’État (police, armée). « Nous proposons à nos clients un ensemble d’outils de formation et de sensibilisation, ajoute-t-elle. Par exemple des lunettes de simulation, avec lesquelles le salarié effectue un parcours comme s’il avait consommé des substances (psychoactives). »
Les entreprises utilisent les tests de dépistage Drivecase soit dans le cadre d’opérations de sensibilisation, en cas de suspicion de consommation ou lors de dépistages réguliers, notamment dans le secteur du transport de marchandises.