Il est nécessaire de former les médecins hospitaliers au repérage des troubles d'usage d'alcool

(Via ApmNews)

Une enquête de la Société Française d’Alcoologie portée sur un groupe de médecins hospitaliers du centre hospitalier de Creil montre que nombre d’entre eux méconnaissent l’offre de soin en matière d’alcool et n’abordent pas suffisamment le sujet de l’usage d’alcool avec leurs patients.

Un questionnaire en ligne a été adressé aux médecins cliniciens de la structure exerçant en médecine et chirurgie obstétrique, 77 sur 238 ont répondu. 57,9% interrogeaient systématiquement leurs patients sur leur consommation d’alcool et 5,5% n’abordaient jamais la question. Plus préoccupant, sur une note de 1 à 10 les médecins interrogés se sont donnés en moyenne 4,5 sur leur capacité à repérer les troubles d’usage d’alcool. 86,9% n’ont jamais recours aux tests de repérage. 

Presque 3/4 des médecins (72,8%) ne savent pas quoi proposer face à un trouble de l’usage d’alcool. Près de la moitié (49,4%) n’ont jamais adressé un patient à un professionnel en alcoologie même s’il en existe au sein du groupe hospitalier. 72% ne connaissait pas l’existence d’un CSAPA dans la ville de Creil.

Parmi les motifs qui pourraient expliquer ces chiffres préoccupants, les médecins évoquent un manque de temps, un faible taux de réussite des traitements et une gêne à parler d’alcool avec leurs patients. 80% d’entre eux n’ont pas suivi de formation en alcoologie.

Cette étude montre qu’il faut d’avantage sensibiliser les médecins hospitaliers et pas seulement les médecins généralistes même s’ils sont souvent la porte d’entrée vers une démarche de soin. Il faudrait toutefois nuancer les conclusions de cette enquête avec des résultats issus d’autres centres hospitaliers pour essayer de dégager une tendance globale.

Les formations au RPIB (repérage précoce intervention brève) sont un indispensable pour outiller les professionnels de santé et les aider à mieux repérer les troubles d’usages d’alcool et d’orienter les patients vers le bon professionnel. Il faudrait aussi nommer un référent alcool dans chaque unité.

Le président de session, le Pr Georges Brousse du CHU de Clermont-Ferrand a suggéré de s’appuyer sur les équipes de liaison et de soins en addictologie (Elsa), il faut aussi s’appuyer sur les campagnes nationales avec notamment le Défi De Janvier.

Pour aller plus loin, voir notre fiche pour dépister les troubles cognitifs liés à l’alcool

 

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