« L’usage de la cocaïne au travail, ça existe, il faut arrêter de se voiler la face ! Et si on va au-delà du simple test de dépistage, on peut déployer une démarche efficace de prévention au cœur de l’organisation ».

Hervé Martini, médecin du travail addictologue à l’ALSMT (Association Lorraine de Santé en Milieu de Travail) le confirme dans sa parole d’acteur : la consommation de cocaïne en milieu professionnel n’est pas nouvelle. Déjà présente en 2017 (Baromètre de Santé publique France) dans certains secteurs d’activité (hôtellerie, restauration, art et spectacle, marins pêcheurs…), elle se généralise aujourd’hui à d’autres métiers pour : « tenir », « se réguler au travail », ou encore se « donner un coup de fouet ». Même si beaucoup pointent d’abord l’usage festif.

Depuis 2017 pas de nouvelles données, mais les signaux d’alerte en population générale sont bien là, via les addictologues, les médecins du travail. Et cela se retrouve donc aussi au niveau professionnel. Lors des entretiens individuels médicaux, la question de la consommation est posée pour le tabac, l’alcool, le cannabis, il faut maintenant aller plus loin et questionner aussi la cocaïne.

Pour sensibiliser et informer, il y a 2 points d’entrée : les salariés/agents et les employeurs.

  • Pour les salariés et agents, la tenue d’ateliers spécifiques permet d’ouvrir le dialogue et de traiter les représentations. Comment perçoivent-ils le produit ? Quels effets sont recherchés ? Prendre de la cocaïne, quels impacts au travail ?… Et en fin d’atelier, les informer sur les risques réels liés à la consommation de cocaïne.
  • Pour les employeurs, l’aspect à prendre en compte, c’est l’organisation du travail. Quelle est globalement la politique de l’employeur ? Comment sont répartis les horaires de travail ? Y a-t-il des périodes de surcharge ? Quels objectifs à atteindre ?

Le médecin du travail et son équipe pluridisciplinaire peuvent aider les employeurs à inscrire l’évaluation du risque aux substances psychoactives et sa prise en charge dans le DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels).

Ils peuvent aussi apporter leur expertise pour aider les employeurs à se questionner sur les leviers d’optimisation de la qualité de vie et des conditions de travail et des rythmes en milieu professionnel. Depuis 2 ans, les demandes d’accompagnement sont régulières.

Invitons les employeurs à aller au-delà du dépistage pour mener des actions de prévention en matière d’organisation du travail.

En savoir plus sur les bonnes raisons d’inscrire les risques des conduites addictives et leur prévention dans votre DUERP.

https://www.addictaide.fr/pro/guide/les-bonnes-raisons-dinscrire-la-prevention-des-conduites-addictives-dans-votre-duerp/

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