Cette branche professionnelle regroupe l’ensemble des activités engendrées par les véhicules (automobiles, cycles, motocycles, poids lourds, véhicules utilitaires), après leur sortie de l’usine de fabrication pendant toute leur durée de vie pour leur commercialisation, leur entretien, leur réparation, ainsi que pour l’ensemble des services nécessaires à leur usage, et jusqu’à leur déconstruction et leur recyclage. Ce secteur comporte 140 000 entreprises, pour la plupart des PME (petites et moyennes entreprises) employant 400 000 salariés, et il forme 55 000 jeunes par an. Chloé BESSON, la responsable du département Solidarité-Prévention de IRP AUTO, le groupe de protection sociale (Prévention, Santé, Prévoyance, Epargne, Retraite, Action sociale) des professionnels du secteur, expose la stratégie déployée en faveur de la prévention au travail des pratiques addictives.

IRP AUTO Solidarité-Prévention a inclus la prévention des addictions dans son offre de services favorisant la prévention de la santé au travail. Pourquoi ?

IRP AUTO Solidarité-Prévention propose des interventions aux entreprises de la branche des services de l’automobile avec pour objectif d’améliorer la santé et la sécurité des salariés. Les métiers de l’automobile comportent certains risques professionnels qui peuvent être prévenus : comme ceux générés par le bruit, les gestes répétitifs, le risque routier, les risques de chute, les risques chimiques. Il y a aussi les effets des addictions sur le comportement, ce qui pose un problème en particulier pour les postes à risques, la conduite d’engins et de véhicules, l’utilisation d’outils mécaniques et plus globalement sur la santé des salariés.

Cette offre étendue résulte directement des orientations stratégiques de notre branche professionnelle déterminées chaque année par les partenaires sociaux dans le cadre de la Commission paritaire nationale (CPN). Ces orientations désignent les risques professionnels prioritaires. La promotion de la santé en fait partie et notamment les comportements addictifs, le surpoids ou l’obésité.

La déclinaison opérationnelle de cette stratégie de branche est effective depuis 2017. Pour la sensibilisation aux conduites addictives, il s’agit de favoriser :
– l’identification des risques, des effets des principales substances psychoactives et des comportements addictifs ;
– l’information sur la législation du travail en vigueur ;
– la connaissance des ressources d’aides en interne et en dehors de l’entreprise.

Comment vos interventions pour promouvoir la santé et prévenir des pratiques addictives sont-elles organisées ?

Elles se déclinent d’une part vis à vis des salariés dans les entreprises, ces dernières ayant un rôle à jouer pour l’information et l’éducation de leurs salariés à la santé et d’autre part auprès des apprentis de la branche.

Sont pris en compte le recours à l’alcool, aux drogues, aux médicaments ainsi que les addictions comportementales. Les interventions se veulent ludiques, avec l’objectif que les personnes sachent et comprennent les enjeux, les impacts ainsi que leurs droits et devoirs.

Quels sont vos premiers éléments de bilan de cette action ?

En 2018, nous avons réalisé, au total, 3 687 interventions en entreprises, soit un doublement par rapport à 2017, ce qui laisse aussi une grande marge de progression par rapport aux 75 000 entreprises éligibles. Ces interventions portent sur tous sujets, dont les addictions. De plus, 1329 apprentis ont été sensibilisés en 2018 aux risques des comportements addictifs au sein des centres de formation des apprentis de la branche.

La notoriété de cette offre de service, de création récente, est en fort développement. Elle se consolide avec un taux de satisfaction des entreprises de plus de 96%.

Un compte-rendu effectué par Christophe Lenoir, Inspecteur Général Honoraire des Affaires Sociales

 

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